Le pape visitera la tour Hassan, à Rabat | © Mustapha Ennaimi/Flickr/CC BY 2.0
International

Le pape inscrit son voyage au Maroc dans la continuité de celui d'Abou Dabi

Le pape François lie son déplacement au Maroc, des 30 et 31 mars 2019, à sa visite à Abou Dabi de début février, a indiqué Alessandro Gisotti, directeur ad interim du Bureau de presse, le 28 mars au Vatican lors d’une présentation du voyage. L’Italien est ainsi revenu sur les différentes étapes de ce déplacement.

Le Maroc sera le 42e pays visité par le pape François depuis son élection, a indiqué Alessandro Gisotti. Pour l’Argentin, il s’agira aussi de sa première visite dans ce pays. Il viendra ainsi sur les traces de Jean Paul II (1978-2005), premier – et unique pour le moment –pontife à avoir foulé le sol marocain, lors d’une visite de quelques heures en 1985.

Pour l’actuel évêque de Rome, a expliqué le directeur du Bureau de presse, ce déplacement au Maroc s’inscrit dans la continuité du voyage à Abou Dabi début février. Le pape lie ces deux voyages, a-t-il insisté, notamment car les raisons en sont très similaires: dialogue interreligieux, préoccupation pour les migrants, mais aussi un «grand désir» de soutenir la communauté catholique locale. D’autant qu’au Maroc, a considéré l’Italien, cette communauté est «très petite» mais «très dynamique», surtout dans l’éducation et le soutien aux plus pauvres.

«Tout le peuple» accueille le pape

Pour marquer l’importance de cette visite, le roi du Maroc Mohammed VI viendra lui-même accueillir le pontife à sa descente de l’avion. Selon la coutume locale, seront alors offerts au pape des dattes et du lait d’amande. Puis, les deux chefs d’Etats se dirigeront vers l’esplanade de la tour Hassan, pour une cérémonie de bienvenue. Si le roi sera dans sa voiture, le pape effectuera ce trajet en papamobile, afin que «tout le peuple» puisse l’accueillir. Dans le même sens, des écrans géants seront installés dans la ville pour permettre de suivre la cérémonie à la tour Hassan.

Comme déjà annoncé, le pontife – toujours accompagné du roi – se rendra au mausolée de Mohammed V où il signera le livre d’or. Les deux chefs d’Etat s’isoleront ensuite pour un tête-à-tête. Si une rencontre avec la famille royale est prévue, Alessandro Gisotti n’a pas su confirmer si la princesse Lalla Salma, épouse de Mohammed VI, serait présente. En effet, celle-ci n’a pas été vue publiquement depuis fin 2017 et la rumeur affirme que le couple royal aurait divorcé.

La visite d’un centre de formation pour imams – suite du programme – est un événement «très, très significatif», s’est enthousiasmé Alessandro Gisotti. Il s’agit en effet de la première fois qu’un évêque de Rome est invité dans un tel lieu. Ni le roi ni le pape n’interviendront, mais ils écouteront le ministre des Affaires religieuses ainsi que deux étudiants: un Européen et un Africain. A la fin de la rencontre, seront exécutés des morceaux de musique de tradition juive, musulmane et chrétienne.

Une messe en espagnol

Le successeur de Pierre se dirigera ensuite vers un centre d’accueil pour migrants tenu par la Caritas locale. «Le pape y tient beaucoup», a souligné Alessandro Gisotti. Mgr Santiago Agrelo Martinez, archevêque de Tanger, très impliqué dans l’assistance aux migrants, sera présent. Selon le directeur du Bureau de presse, le Maroc compte environ 80’000 migrants d’Afrique subsaharienne dont environ 4’000 sont épaulés par la Caritas.

Premier événement de la journée du 31 mars, la visite au centre rural des services sociaux à Témara aura un caractère privé. Ce centre, a détaillé Alessandro Gisotti, est géré par les Filles de la charité de Saint-Vincent-de-Paul. Il offre notamment un accueil pour de petits enfants, propose des soins médicaux, des cours d’alphabétisation pour adultes ou encore des formations pour des femmes.

Puis, le pape se rendra à la cathédrale de Rabat pour une rencontre avec les prêtres, religieux et consacrés. Sera également présent, a pointé le directeur du Bureau de presse, le Conseil œcuménique des Eglises du Maroc. Le pape en saluera les membres après avoir prononcé son discours et prié l’Angélus.

Enfin, environ 10’000 personnes sont attendues pour la messe de clôture de ce voyage. Si lors de ses précédentes interventions le pontife argentin s’exprimait en italien, il conduira cette célébration en espagnol. Une traduction est toutefois prévue en français pour chacune de ses déclarations et occasionnellement en arabe. Cette messe sera celle qui comptera le plus grand nombre de participants de l’histoire du Maroc.

Pas d’employé marocain du Vatican dans la suite

Par ailleurs, aux côtés des membres habituels de la suite papale, seront présents le cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, et Mgr Miguel Angel Ayuso Guixot, secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. En revanche, en raison de la brièveté du déplacement, aucun employé originaire du pays visité n’a été invité à se joindre à la suite.

De même, Andrea Monda, directeur de l’Osservatore Romano, ne sera pas présent. Si ce fait est quasiment sans précédent, a assuré Alessandro Gisotti, il ne fait pas jurisprudence. Andrea Monda devrait donc être présent pour les prochains voyages apostoliques. De même, cette absence n’est «absolument pas» liée à la démission du comité de rédaction du supplément féminin Donne Chiesa Mondo. (cath.ch/imedia/xln/rz)

Le pape visitera la tour Hassan, à Rabat | © Mustapha Ennaimi/Flickr/CC BY 2.0
28 mars 2019 | 16:58
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 3  min.
Abou Dhabi (17), Maroc (59)
Partagez!