L'administrateur apostolique de Santiago accusé d'avoir couvert des prêtres abuseurs
Nommé le 23 mars 2019 administrateur apostolique de l’archidiocèse de Santiago du Chili, Mgr Celestino Aós Braco est sur la défensive. Ce capucin de 73 ans réfute «absolument»  le fait d’avoir dissimulé des abus sexuels. Il a remplacé le cardinal Ricardo Ezzati, accusé lui aussi d’avoir couvert des prêtres pédophiles.
Jusqu»«²ici évêque de Capiapó, à 800 km au nord de la capitale chilienne, Mgr Aós Braco est accusé par l’ex-séminariste du diocèse de Valparaiso Mauricio Pulgar d’avoir dissimulé des abus sexuels en 2012 alors qu’il était «promoteur de justice» – équivalent du procureur – du tribunal ecclésiastique de Valparaiso.
Des dénonciations jugées à l’époque «non crédibles»
Les deux dénonciations contre l’ancien prêtre Jaime da Fonseca Hidalgo, curé de Quilpué, n’avaient pas été jugées crédibles à l’époque par le tribunal ecclésiastique de Valparaiso. Mauricio Pulgar accuse Mgr Aós Braco d’avoir classé sans suite sa plainte en 2012.
En août 2018, cependant, Jaime da Fonseca Hidalgo, après une procédure concernant les mêmes dénonciations, a été renvoyé de l’état clérical par le Vatican pour harcèlement et abus sexuels.
Affaire classée sans suite
Mgr Celestino Aós Braco, né dans l’archidiocèse de Pampelune, en Espagne, a déclaré à la presse chilienne que le promoteur de justice à cette époque avait des fonctions bien délimitées. «Je les ai remplies du mieux possible et ce n’est pas le promoteur de justice qui décidait des sanctions» concernant les prêtres accusés d’abus.
Dans sa dénonciation, Mauricio Pulgar, membre du Groupe des victimes d’abus sexuels commis par des prêtres de la région de Valparaiso, a déclaré à la presse chilienne qu’à l’époque, le Père Celestino Aós Braco ne lui avait jamais fourni d’information sur la suite de la dénonciation. Il accuse le promoteur de justice de l’époque, qui l’avait entendu à la nonciature apostolique, de ne lui avoir jamais donné l’occasion de présenter des preuves ou d’amener des témoins pour corroborer ce qu’il disait.
La Conférence épiscopale décimée
Le Chili est un des pays les plus gravement touchés par le scandale des abus sexuels commis par des membres du clergé et de leur gestion par les autorités ecclésiastiques. Convoqués à Rome en mai dernier par le pontife, les évêques du pays avaient tous remis leur démission entre ses mains.
L’an dernier, sept évêques avaient déjà été démis de leur fonction, tandis que le pape François acceptait le 23 mars 2019 la démission du cardinal Ricardo Ezzatti. La  huitième section de la Cour d’appel de Santiago du Chili venait de repousser la demande de classement des accusations adressées au cardinal pour avoir occulté des abus sur mineurs accomplis par des membres du clergé dans son diocèse.
Le cardinal Ezzati, d’origine italienne, a été nommé évêque par Jean Paul II en 1996. Benoît XVI l’a nommé archevêque de Santiago du Chili en 2010 et le pape François l’a créé cardinal en 2014. (cath.ch/be)