La pleine réconciliation des catholiques en Chine, «objectif prioritaire» pour le cardinal Parolin
La communauté catholique en Chine continentale a besoin «d’unité, de confiance et d’un nouvel élan pastoral», estime le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège. Il l’écrit en préface à un ouvrage intitulé La Chiesa in Cina, publié par la revue jésuite Civiltà Cattolica et à paraître le 19 mars 2019.
Le texte du ›bras droit’ du pape François a été publié par le quotidien officieux du Vatican L’Osservatore Romano des 18-19 mars.
Ce volume, relève le cardinal italien, paraît cent ans après l’encyclique Maximum illud du pape Benoît XV (1914-1922) qui appelait notamment à une bonne formation du clergé «indigène» pour évangéliser le monde. Un siècle plus tard, se réjouit le ›numéro 2’ du Vatican, la communauté catholique est bien vivante en Chine. Et ce, grâce aux «racines construites par le clergé autochtone» et malgré «tant d’épreuves et tant de difficultés».
Excommunications levées
Toutefois, reprend le cardinal Parolin, l’évangélisation du gigantesque pays est encore aujourd’hui un défi décisif, qui nécessite l’unité. En Chine, insiste-t-il, le catholicisme a besoin d’unité, de confiance et d’un nouvel élan pastoral. C’est notamment, affirme-t-il, ce qui explique la décision du pape François de lever l’excommunication des évêques chinois ordonnés sans mandat pontifical.
Si les évêques sont désormais tous en communion avec le Siège apostolique, reconnaît le cardinal Parolin, le chemin de l’unité n’est pas encore entièrement accompli et la pleine réconciliation reste encore un objectif prioritaire. Pour cela, un «sérieux chemin de purification de la mémoire» est nécessaire.
Pour le cardinal Parolin, l’urgence de l’évangélisation offre une perspective capable de dépasser de nombreuses questions particulières, en les traitant avec une approche unitaire.
Annoncer l’Evangile dans un cadre de confiance
Par ailleurs, explique le secrétaire d’Etat, l’Eglise catholique étant universelle ne peut nourrir des sentiments de défiance ou d’hostilité contre un pays. «L’annonce de l’Evangile en Chine ne peut être séparée d’une attitude de respect, d’estime et de confiance envers le peuple chinois et ses autorités légitimes». Pour autant, assure le cardinal, les objectifs du Saint-Siège en Chine demeurent «ceux de toujours»: le salut des âmes et la liberté de l’Eglise. Ce qui signifie avoir une plus grande liberté d’annoncer l’Evangile «dans un cadre social, culturel et politique de plus grande confiance».
L’ouvrage La Chiesa in Cina. Un futuro da scrivere (‘L’Eglise en Chine. Un futur à écrire’, en italien) rassemble des articles publiés dans la revue jésuite Civiltà Cattolica au cours des deux dernières années. Dirigé par le Père Antonio Spadaro, rédacteur en chef de la revue, le volume sera présenté le 25 mars. Outre le Père Spadaro, interviendront Mgr Claudio Maria Celli, impliqué dans les négociations de l’accord ›provisoire’ entre Rome et Pékin, le Père Arturo Sosa, supérieur général des jésuites, et Giuseppe Conte, président du Conseil italien. (cath.ch/imedia/pad/xln/be)