Le Cardinal Philippe Ouédraogo, ici à St-Mauirce en 2017, a participé à la journée de réconciliation au Burkina Faso. | © B. Hallet
International

Burkina Faso: le pardon après des violences intercommunautaires

Les confessions religieuses et traditionnelles du Burkina Faso ont organisé conjointement une journée du pardon, le 9 février 2019, dans plusieurs localités de la commune de Barsalogho, au nord du pays.

Au moins 70 personnes de l’ethnie peule ont été tuées début janvier à Yirgou, une localité de la commune de Barsalogho, lors d’une expédition punitive menée après une attaque du village qui a fait sept morts dont le chef de village. La communauté peule était accusée d’être à l’origine de cette attaque.

Des milliers de personnes de toutes les communautés ont manifesté le 13 janvier à Ouagadougou, la capitale, pour protester contre ce massacre. L’Eglise catholique a exprimé son inquiétude face à cette dérive «sans précédent dans l’histoire» du pays. Dans un communiqué, elle a rappelé le caractère sacré de la vie humaine dont aucune raison ne peut justifier la destruction.

Pays voisin du Mali, le Burkina Faso est devenu à son tour la cible des groupes radicaux musulmans qui sévissent dans le nord du Mali. Depuis 2016, les attaques et attentats islamistes se multiplient, fragilisant les relations intercommunautaires ou interreligieuses.

Lectures et prêches

C’est dans ce cadre que le cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, et le cheikh El Hadj Abdoul Rasmané Sana, président de la Communauté musulmane du Burkina, ont organisé la journée du pardon. Le pasteur Dieudonné Sawadogo, représentant de la Fédération des Eglises et missions évangéliques (FEME) au Burkina, et le chef traditionnel le Dima de Boussouma, ont également contribué à cette démarche.

Le cardinal Ouédraogo et le cheikh Sana, tous deux originaires de cette région, étaient accompagnés de prêtres, de sœurs, de grands imams et de cheikhs. Des dignitaires de l’Eglise évangélique, ainsi que des hommes politiques et des représentants de l’administration et des sociétés traditionnelles étaient aussi présents.

«La Bible, le Coran et les fétiches contre les démons de la division ont marqué la journée de pardon», a souligné le quotidien burkinabè L’Observateur du Paalga sur son site. Devant les réfugiés et les populations autochtones, les chefs religieux et chefs coutumiers ont fait des prières œcuméniques, des séances de lecture des livres saints, des prêches et des interventions mettant l’accent sur le «pardon, la paix et  la réconciliation». (cath.ch/ibc/cmc)

Le Cardinal Philippe Ouédraogo, ici à St-Mauirce en 2017, a participé à la journée de réconciliation au Burkina Faso. | © B. Hallet
12 février 2019 | 14:24
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!