Le pape invite les magistrats à pratiquer la «vraie justice»

Pour pratiquer la vraie justice, «vertu cardinale par excellence», les magistrats doivent se mettre au service du bien commun, a affirmé le pape François. Le pontife recevait en audience le 9 février 2019 le Comité central de l’Association Nationale des Magistrats, une organisation italienne qui regroupe 90% des magistrats du pays. Cette association fête cette année son 110e anniversaire.

«Vous êtes bien plus que des fonctionnaires», a lancé le pape François aux magistrats, «qui sont des modèles pour toute la société, en particulier vis-à-vis des jeunes».

Allusion aux juges anti-mafia assassinés

Des modèles qui ont été jusqu’à donner la vie pour leur fidélité à la valeur primaire de la justice, a-t-il souligné, faisant notamment allusion, sans les nommer, aux juges anti-mafia Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, assassinés par des tueurs de la mafia en 1992.

Le pape François leur avait rendu hommage lors de son déplacement en Sicile en septembre dernier. Il a tenu à cette occasion à exprimer «son souvenir particulier et reconnaissant» à leur égard.

Dévouement désintéressé

Dans un contexte marqué par le repli sur soi, les magistrats sont appelés à offrir «un signe de dévouement désintéressé» à la société, a déclaré le pape François. «Sans justice, toute la vie sociale reste bloquée», a-t-il insisté. «Nous vivons dans un contexte marqué par la revendication d’une multiplication de droits», a souligné le pontife, et ceci s’accompagne d’un «manque de perception des devoirs» et d’une «une insensibilité généralisée au droit». Dans ce contexte de repli sur soi, il convient de réaffirmer la valeur primordiale de la justice, «essentielle au bon fonctionnement de tous les domaines de la vie publique».

Ainsi, les magistrats, par l’indépendance de leur statut et leur caractère «apolitique», sont appelés à se libérer des avantages personnels. La manière dont est rendue la justice «touche la chair de la société», a souligné le pontife. Cette indépendance, a poursuivi l’évêque de Rome, leur donne la responsabilité de vérifier la réalité des faits. A une époque où la vérité demeure bien souvent «contrefaite», il est impératif d’affirmer «la supériorité de la réalité sur l’idée», bien que cela demande plus de travail. (cath.ch/imedia/cg/be)

Le pape François devant les membres de l'Association Nationale des Magistrats italiens, le 9 février 2019 | © Vatican Media
10 février 2019 | 11:56
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 1  min.
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