Le pape au Japon, un voyage «anti-nucléaire?»
Le pape François a confirmé le 23 janvier 2019 qu’il se rendrait au Japon en novembre. Dans l’unique pays à avoir subi une attaque atomique, les évêques locaux espèrent que le pontife affichera une position ferme contre les armes nucléaires.
Presque quarante ans après la première visite du pape Jean Paul II au Japon, en février 1981, le pape François se rendra à Tokyo, Hiroshima et Nagasaki. Le pape avait déjà annoncé en septembre 2018 son intention de visiter l’archipel, lors d’une rencontre au Vatican avec une délégation japonaise. Il l’a confirmée aux journalistes durant son vol vers Panama, où il participe aux JMJ.
Pour un nouveau souffle missionnaire
Le cardinal Maeda, archevêque d’Osaka, ancien évêque d’Hiroshima et originaire de Nagasaki, s’est réjoui de l’annonce, rapporte Eglises d’Asie (EdA), l’agence d’information des Missions Etrangères de Paris. Le prélat espère que la visite apportera un nouveau souffle missionnaire dans le pays. «J’ai rencontré le pape au Vatican en décembre 2018, souligne Mgr Maeda. Je lui ai confié que j’espérais fortement qu’il prenne la parole contre les armes nucléaires. Il a précisé que ce n’était pas seulement le recours aux armes nucléaires qui n’était pas éthique, mais également le simple fait de les fabriquer.»
Le cardinal pense que le pape viendra au Japon après la cérémonie d’intronisation du nouvel empereur, qui aura lieu mi-novembre. L’empereur japonais Akihito abdiquera en effet le 30 avril, et le prince héritier Naruhito prendra sa place le 1er mai. La cérémonie finale d’intronisation, le «Daijosai», se déroulera quelques mois après. La cérémonie est controversée parce que, contrairement aux deux cérémonies d’intronisation précédentes, elle sera explicitement religieuse.
Le pays rêvé du pape François
En septembre, durant une rencontre à Rome avec une délégation japonaise, le pape avait déjà partagé son désir de se rendre au Japon, un pays dans lequel il avait voulu devenir missionnaire. Des raisons de santé l’en avaient pourtant empêché. Le pontife argentin a rappelé la façon dont quatre jeunes Japonais sont arrivés à Rome en 1585, accompagnés de missionnaires jésuites, afin de rencontrer le pape Grégoire XIII. «C’était la première fois qu’un groupe de représentants de votre grand pays venait en Europe», a souligné le pape François.
Il sera le second pontife à se rendre au Japon après Jean Paul II. Le voyage de Karol Wojtyla dans l’archipel, du 23 au 26 février 1981, faisait partie d’un plus long voyage, où il était passé par le Pakistan, les Philippines, l’île de Guam (Micronésie) et l’Alaska. (cath.ch/eda/ucan/rz)