Mgr José Domingo Ulloa, durant la procession de la messe d'ouverture des JMJ | © flickr-Panama2019-Iacob Tunievi
International

Ouverture des JMJ: «Merci au pape François de nous avoir fait confiance»

Messe d’ouverture des JMJ de Panama, le 22 janvier 2019. Des paroles fortes, en hommage aux jeunes autochtones et de descendance africaine, ont été adressées par l’archevêque de Panama City, Mgr José Domingo Ulloa, durant son homélie, à Campo Santa Maria La Antigua.

«Merci Papa Francisco de nous avoir fait confiance, a déclaré Mgr José Domingo Ulloa, au début de sa prédication. Merci de nous donner l’occasion de faire un voyage pour les jeunes des périphéries existentielles et géographiques. Nous espérons que ce sera un baume pour la situation difficile dans laquelle nombre d’entre eux vivent, sans espoir, en particulier les jeunes». 

Et l’archevêque de partager le triste constat que nombre de jeunes émigrent en raison de la réaction «presque nulle» de leurs pays d’origine. Ce qui les incite à diriger leurs espoirs vers d’autres pays, les exposant au trafic de drogue, au trafic d’êtres humains, à la criminalité et à de nombreux autres maux sociaux.

«Une nation bénie»

«Chers jeunes panaméens, toute une machinerie humaine a été mise en place pour vous permettre de disposer des conditions minimales nécessaires pour vivre votre pèlerinage dans ce petit pays, a promis Mgr Ulloa. Et vous, chers pèlerins des différents pays de la planète, vous trouverez au Panama un peu du monde entier. Notre histoire de service, de rencontre, d’unité dans la diversité, sans distinction de croyance, de race, d’âge, de sexe, fait de nous une nation bénie».

Les vrais protagonistes de la JMJ

En cette ouverture des JMJ, l’archevêque de Panama City attend «un jeune printemps». Au nom de l’Eglise, il a déclaré faire confiance à la jeunesse et en attendre beaucoup des jeunes. «Nous sommes pleinement convaincus que les véritables protagonistes des changements et des transformations qu’exigent l’humanité et l’Église sont entre vos mains, dans vos capacités, dans votre vision d’un monde meilleur».

Un grand défi que les jeunes ne peuvent assumer qu’en connaissant leur histoire personnelle, familiale, sociale et culturelle, mais surtout leur histoire de foi. «Ce n’est qu’alors, prévient-il, que vous pourrez transformer avec la joie de l’Évangile ces situations d’injustice et d’inégalité qui nuisent à la société».

Les jeunes descendants d’Africains

Lors de la préparation des JMJ, Mgr Ulloa a vu et découvert des jeunes capables de se donner pour les autres. Les jeunes autochtones, mais également ceux de descendance africaine. Ces derniers ont pu disposer, durant la préparation, d’un espace spécifique. «Des JMJ dans cette région ne pourraient pas se vivre sans afficher la situation des jeunes de descendance africaine, car ils représentent un nombre important de la population du continent, qui vit dans des situations d’exclusion et de discrimination, qui les placent systématiquement dans la marginalité et la pauvreté».

Les jeunes ont montré leur capacité à apporter ensemble des réponses à leur situation de discrimination

L’archevêque de Panama précise que, dans les Forums JMJ, des descendants d’Africains, ainsi que des jeunes leaders de différentes religions et idéologies, ont montré leur capacité à apporter ensemble des réponses à leur situation de discrimination et d’exclusion, exigeant des politiques publiques dans le cadre de la justice, de l’éducation, du travail et de la revendication des femmes. De «retrouver la mémoire historique» auprès des grands-parents et des aînés a également revêtu une importance vitale, en particulier pour les jeunes d’ascendance africaine.

Enfin, les jeunes autochtones ont mis l’accent sur la mémoire vivante de leurs peuples, dans la lutte pour maintenir l’harmonie avec la Terre Mère, de la richesse de leurs cultures à la lumière de Laudato Si’ et de l’importance de leur participation active. Le message du pape François a été encourageant pour les jeunes autochtones, en vue de la construction d’un monde meilleur.

Les Romands ont brandit leurs couleurs à la messe d’ouverture des JMJ | © Flickr-Panama2019-Edilson Rodriguez

 La formation des jeunes

«C’est un rêve du pape François que nous voulons pour vous, jeunes pèlerins, en particulier de l’Amérique centrale, de faire face aux difficultés de la foi en connaissant la pensée sociale de l’Église, en faisant de la révolution de l’amour et de la justice une réalité».

A l’initiative du pape, le livre DOCAT – ainsi que l’application Smartphone – sera distribué aux jeunes d’Amérique centrale pendant les JMJ. Ce cadeau leur permettra de se former à la doctrine sociale de l’Église, de renforcer leur leadership et d’assumer de manière responsable leur rôle de premier plan dans la société.

Etre saints pour transformer la réalité

Un mot également sur l’exhortation apostolique ‘L’appel à la sainteté dans le monde d’aujourd’hui’ du pape François. «Nous pouvons tous être des saints, rappelle Mgr Ulloa, malgré les péchés commis. Le Saint Père nous rappelle que, pour cela, il faut aller à contre-courant, il faut savoir pleurer et sortir de la logique du ‘cesser de souffrir’, en fuyant les circonstances dans lesquelles la souffrance est présente. Être saint nous fait sortir de la corruption spirituelle et matérielle, de tout ce qui nous cause du mal et offense Dieu».

Un saint défend les sans-défenses, résume le prélat panaméen. «Il défend les enfants qui ne sont pas encore nés, mais aussi ceux qui naissent dans la misère. Il défend les migrants. Il demande justice. Il prie, vit et aime la communauté. Il est gai et a le sens de l’humour. Il combat toujours pour ses idéaux, il sort de la médiocrité, il vit la miséricorde de Dieu et la partage avec son prochain.»

En guise de conclusion

«N’ayez pas peur, chers jeunes, ayez le courage d’être saints dans le monde d’aujourd’hui. Cela ne veut pas dire de renoncer à la jeunesse ou à la joie. Au contraire, c’est montrer au monde qu’il est possible d’être heureux avec si peu, parce que Jésus-Christ, la raison de notre bonheur, nous a déjà valu la vie éternelle par sa Résurrection».

«Chers jeunes, qui avez préparé les Journées mondiales de la jeunesse, je vous invite à vivre cette expérience historique avec l’humilité et la disponibilité de croyants. Nous espérons pouvoir dire, à la fin des JMJ, que nous avons envoyé au monde ces nouveaux disciples de Jésus-Christ pour faire rayonner la joie de l’évangile sur toute la terre». De long applaudissement ont retenti à la fin de l’homélie, tandis que les jeunes hispanophone lançaient de nombreux «Esta es la juventud del papa!» (trad: Nous sommes la jeunesse du pape!) largement répétés. GR


Les JMJ de Panama en chiffre

Au soir du 22 janvier 2019, 100’000 pèlerins de 156 pays sont déjà arrivés aux JMJ de Panama. 480 évêques inscrits, dont 48% déjà sur place. Les catéchèses des mercredi, jeudi et vendredi matin seront données par 380 évêques, dans 137 lieux et en 25 langues.

20’000 bénévoles panaméens et 2445 d’autres pays sont en service. La Colombie, le Brésil, le Costa Rica, le Mexique et la Pologne sont les pays qui comptent le plus grand nombre de bénévoles. Afin de couvrir l’événement, 2500 journalistes du monde entier ont été accrédités.

Selon les observations du comité d’organisation, 75’000 pèlerins, comprenant évêques et prêtres, ont participés à la messe d’ouverture des JMJ mardi 22 janvier 2019, à Campo Santa Maria La Antigua, sur la Cinta Costera de Panama. (cath.ch/com/gr)


>Revoir l’intégralité de la messe d’ouverture des JMJ à Panama:

Mgr José Domingo Ulloa, durant la procession de la messe d'ouverture des JMJ | © flickr-Panama2019-Iacob Tunievi
23 janvier 2019 | 18:49
par Grégory Roth
Temps de lecture : env. 5  min.
Partagez!