Mgr Büchel demande une solidarité accrue avec les chrétiens persécutés
«On assiste aujourd’hui à la plus grande persécution des chrétiens de tous les temps», a lancé dimanche 20 janvier 2019 Mgr Markus Büchel. L’évêque de Saint-Gall présidait, dans l’église des jésuites à Lucerne, la traditionnelle messe à la mémoire du Père Werenfried van Straaten, fondateur de l’œuvre d’entraide catholique Aide à l’Eglise en Détresse (AED/ACN), décédé en 2003.
Dans une église pleine à craquer, au cours d’une cérémonie animée musicalement par la trentaine de chanteurs haut-valaisans du Bitscher Chor, Mgr Büchel a demandé que les chrétiens d’ici élèvent la voix en faveur de leurs frères persécutés et discriminés dans de nombreuses parties du monde.
Une foi ardente qui nous inspire
Evoquant ses expériences avec les chrétiens du Moyen-Orient – en Palestine, en Israël, au Liban ou en Jordanie – et la foi ardente qu’il y a rencontrée, il a incité les chrétiens occidentaux à une solidarité concrète.
«On doit se réveiller en Occident, que notre foi soit à nouveau un feu qui brûle et réchauffe! Les chrétiens portent une responsabilité particulière, comme communauté, à l’égard de nos frères chrétiens qui souffrent, comme à l’égard de tout homme». Le vice-président de la Conférence des évêques suisses (CES) a remarqué que pour les fidèles de ces régions, l’espace se rétrécit inexorablement. Il est de plus en plus difficile pour eux d’être traités sur un pied d’égalité, que ce soit dans les pays musulmans, mais également en Israël.
«Le berceau de notre foi chrétienne»
Dans cette région du monde, «le berceau de notre foi chrétienne», l’organisation catholique Aide à l’Eglise en Détresse est souvent la seule à aider les chrétiens locaux. «L’information fournie par AED est importante, comme l’aide matérielle, sans oublier la prière. Les chrétiens dans ces pays nous l’ont dit: ‘la prière est pour nous une grande force dans la situation difficile que nous vivons!
«La liberté religieuse n’est pas un cadeau mais un droit inaliénable»
Et l’évêque de Saint-Gall de relever que le témoignage de foi que nous recevons de ces chrétiens n’a pas de prix. Reprenant un thème cher à l’Eglise universelle, il a rappelé que la liberté religieuse n’est pas un cadeau mais un droit inaliénable. «Que pouvons-nous faire ? Notre aide, n’est-ce pas une goutte d’eau dans la mer ?, comme d’aucuns l’affirment. Ce n’est pourtant pas une excuse, car chaque goutte d’eau finit par remplir le verre!», a-t-il lancé.
Hommage aux chrétiens martyrisés
Durant la célébration, les collaborateurs d’AED/ACN ont allumé sur l’autel quatre bougies témoignant de la mort de chrétiens martyrisés pour leur foi: Eunice, 42 ans, mère de sept enfants, assassinée au Nigeria par les islamistes de Boko Haram pour le simple fait de proclamer l’Evangile; le Père Miguel Contreras Garcia, 33 ans, assassiné au Mexique durant la messe à Tlajomulco, par des trafiquants de drogue qu’il dénonçait publiquement; Arslan, un élève chrétien pakistanais qui refusait de se convertir à l’islam, battu à mort par des policiers; 8 chrétiens assassinés dans le Sinaï égyptiens par des tueurs de Daech, l’Etat islamique, parce qu’ils portaient une croix tatouée sur le bras.
La collecte du jour était destinée à aider à la scolarisation de 7’350 écoliers et étudiants chrétiens de la ville syrienne d’Alep. AED/ACN a rappelé que s’il y avait 2,5 millions de chrétiens avant l’éclatement de la guerre en Syrie, ils ne seraient plus aujourd’hui que 700’000 dans le pays. (cath.ch/be)