L’abbaye de Mariastein prépare son avenir
Avec Mariano Tschuor, ancien membre du directoire de la SSR, l’abbaye bénédictine de Mariastein dessine son avenir. Le projet «Mariastein 2025» vise à assurer les activités spirituelles, culturelles et formatives du monastère soleurois pour les prochaines décennies.
Un nouveau projet vient de démarrer à l’abbaye bénédictine de Mariastein: «Mariastein 2025». À sa tête, l’ancien membre du comité de direction de la SSR, Mariano Tschuor. Durant les mois passés «il y a déjà eu des travaux préparatoires ainsi que la création de groupes de travail», explique Tschuor à kath.ch. «Maintenant il s’agit de mettre en place les structures, de tisser les relations nécessaires et de mener les entretiens à l’interne et à l’externe» .
Résidant partiellement sur place, le Grison se met au rythme des moines pour sa nouvelle activité. «Les moments de prière structurent la journée; ils sont très précieux pour moi», confesse le consultant expérimenté.
Du vin nouveau dans des tonneaux anciens
«Mariastein 2025» s’insère dans l’histoire pluriséculaire du monastère situé dans la vallée de Leimen. Depuis 1636, les bénédictins sont responsables du pèlerinage marial. Lorsque le monastère fut fermé en 1874, les moines se sont exilés à Delle (France), puis à Bregenz (Autriche). En 1971, le canton de Soleure restitue le monastère à la communauté.
«À plusieurs reprises, les moines ont dû faire l’expérience de l’exil, indique Mariano Tschuor. Notre époque n’est pas meilleure ou pire que les précédentes; elle est simplement différente. Il s’agit de faire quelque chose de divers à partir de ce qui nous est donné». Pour l’ancien homme de télévision, l’essentiel est de se laisser inspirer par les mots de l’hymne au Saint-Esprit: «Anime ce qui est mort, donne-nous ton souffle, conduis-nous».
Construire l’avenir
Le projet vise à assurer la continuité du monastère ainsi que le développement du lieu de pèlerinage suisse alémanique. Il s’agit, d’une part, d’imaginer les activités futures des moines pour accueil des pèlerins et l’accompagnement spirituel; de l’autre, de réfléchir sur l’offre culturelle et de formation, sans oublier la recherche des fonds pour permettre leur réalisation.
Un aide providentiel
Reste une question fondamentale: pour quelle raison un lieu de pèlerinage comme Mariastein devrait-il avoir un avenir, dans un monde de plus en plus sécularisé? Autrement dit: le monachisme sous nos latitudes, serait-il un modèle en voie de disparition ou plutôt une chance pour notre époque? En réponse, l’abbaye a confié au manager grison un mandat de prestation.
Le choix a été comme évident. «Mariano Tschuor connaît le monastère depuis longtemps», explique le Père Peter von Sury, Abbé de Mariastein. «En 2016 il nous avait envoyé une lettre nous offrant son aide. J’en ai donc parlé avec le Conseil, persuadé que nous n’aurions pas une telle occasion deux fois».
«Le chef est au Ciel»
La présence concomitante d’un abbé et d’un ancien cadre de la SSR aurait pu créer quelques frictions. L’abbé de Mariastein ne s’inquiète toutefois pas de l’influence que le consultant pourrait avoir sur la vie du monastère.
«Au contraire: Mariano Tschuor amène des ingrédients nouveaux et il nous provoque dans notre vie monastique contemplative. Plus que la moitié des moines ont 80 ans ou plus, de sorte que nous avons tendance à rester bloqués sur notre tranquillité. C’est très bien que des personnes viennent de l’extérieur, affirme Peter von Sury. Le chef pour moi, il est au Ciel. Je ne suis que le sous-chef. Avant tout je suis frère. Chez nous les bénédictins, les décisions son prises à l’unanimité».
L’unanimité est processus exigeant
Mariano Tschuor partage la position de l’Abbé, conscient que la recherche de l’unanimité est un processus exigeant. »Je ne me suis jamais consacré à des organisations, mais à des hommes, affirme-t-il. Ici on rencontre beaucoup de personnalités formées, avec une volonté forte et une capacité de discernement». Dans ce contexte monastique, il se conçoit plutôt comme un partenaire de discussion en chemin vers «Mariastein 2025».
Une vie vouée à la communication
Mariano Tschuor fut respectivement dramaturge, responsable des célébrations pour les 200 ans d’appartenance des Grisons à la Confédération, modérateur et rédacteur en chef pour la SRF, directeur de RTR (Radiotelevisiun Svizra rumantscha), puis membre du comité de direction de la SSR.
Âgé de 60 ans et retraité depuis le 1er janvier 2019, le Rhétoromanche est président de la Commission pour les médias et la communication de la Conférence des évêques suisses (CES). En 2018, il s’est engagé en particulier contre l’initiative populaire «No Billag», en faveur de la réalisation du film rhétoromanche Amur senza fin ainsi qu’à la journée de partage «Anavon«, organisée en septembre 2018 à Berne par la Commission pour les médias et la communication et la CES, sur le thème du dialogue entre l’Eglise et les jeunes. (cath.ch/dp)