Saint-Etienne-des-Abyssins, la plus ancienne église du Vatican (1/5)    

La basilique Saint-Pierre, la chapelle Sixtine et même la paroisse Sainte-Anne sont connues des visiteurs et pèlerins du Vatican. Le petit Etat compte toutefois d’autres lieux de prière, habituellement fermés au public. En cette fin d’année, l’agence I.MEDIA propose de découvrir cinq de ces églises et chapelles.

Derrière le chevet de la majestueuse basilique Saint-Pierre de Rome, se cache une église de taille bien plus modeste quoique plus ancienne. Celle-ci porte le nom du premier martyr chrétien: saint Etienne.

Le 14 juillet 2018, une photo avait fait le tour du monde, celle du pape François recevant, comme un simple curé de paroisse, le consentement d»«²un couple – un Garde suisse et une employée des Musées du Vatican – se mariant dans le plus petit Etat du monde. La célébration de la messe de mariage se tenait à Saint-Etienne-des-Abyssins. Blotie entre le palais de justice et la tombe de l»«²apôtre Pierre, cet édifice religieux est traditionnellement choisi par les employés du Saint-Siège pour s’y marier.

Dans son unique nef à six travées, guère plus d»«²une centaine de personnes peuvent se tenir assises sur les bancs de part et d»«²autre de l»«²allée centrale. L’intérieur est simple et sobre. Fraîchement repeints lors d’un récent ravalement, les murs affichent une couleur rose. Unique décoration, une frise ornée de motifs géométriques fait le tour de l’édifice sur le mur au-dessous du toit à chevrons. Une grande arche traverse par ailleurs l’église. Mais fait notable: elle n’est pas centrée sur l’axe principal de l’église, mais légèrement décalée sur la gauche.

De multiples restaurations

Petite, certes, mais assurément antique. Le pape Léon le Grand (440-461) avait décidé de bâtir une église sur les ruines d»«²un ancien temple païen. Initialement, on avait choisi de conserver les plans de l»«²ancien édifice, c»«²est-à-dire circulaire avec vingt colonnes corinthiennes. A cette période déjà, on l»«²a placée sous la vocable de saint Etienne. Un saint que l»«²Eglise commémore désormais le 26 décembre.

L»«²Ã©difice connaît ensuite plusieurs restaurations. Près de sept siècles plus tard, en 1159, elle est d»«²abord reconstruite par Alexandre III (1159-1181). Le Souverain pontife en profite alors pour y ajouter un monastère qu»«²il confie à des moines originaires de la Corne de l»«²Afrique, l»«²Abyssinie. En 1479, le pape Sixte IV (1471-1484) la remet à neuf pour l»«²assigner à son tour à des moines coptes d»«²Ethiopie et d»«²Erythrée. C»«²est à ce moment que l»«²Ã©glise prendra définitivement le nom de Saint-Etienne-des-Abyssins. Aujourd»«²hui encore, le Collège pontifical éthiopien, au service des chrétiens d’Ethiopie et d’Erythrée, y demeure relié.

Premier diacre, premier martyr

Sous son fronton triangulaire, sur la façade de type baroque tardif, on y lit l»«²Ã©pigraphe datant de 1706 «»³S. STEPHANO PROTOMARTYR»«³, ce qui signifie «saint Etienne premier martyr». La Tradition chrétienne le considère également comme le premier diacre chargé d»«²assister les apôtres. D»«²après les Actes des Apôtres dans le Nouveau Testament, c»«²est un homme plein de foi, de grâce et de puissance. Instruit et prêchant avec ardeur, Etienne n»«²hésite pas à se rendre au cÅ“ur de la vie de foi de ses contemporains, dans les synagogues, pour annoncer la Bonne Nouvelle annoncée par le Christ : la promesse du Salut.

C»«²est au cours de l»«²un de ses discours, à Jérusalem, qu»«²il est accusé de blasphèmes puis condamné à mort. On le traîne hors de la Ville sainte, vers l»«²actuel couvent des dominicains de Saint-Étienne de Jérusalem, afin qu»«²il soit lapidé. Un témoin particulier, marqué à jamais, assistera à cette mort cruelle: un certain Saül, futur saint Paul. A quelques pas seulement de Saint-Etienne-des-Abyssins, sur la place Saint-Pierre, se dresse d’ailleurs une statue de ce citoyen romain devenu par la suite l’apôtre des gentils, et mort à son tour en martyr de la foi. (cath.ch/imedia/pad/rz)