Jérusalem: l'Eglise copte veut récupérer le monastère de Deir as-sultan par voie de justice

L’Eglise copte orthodoxe d’Egypte a décidé de faire appel à une équipe internationale de juristes dans le but de faire valoir sa «propriété légitime» sur le monastère de Deir as-sultan, installé sur le toit du Saint-Sépulcre, à Jérusalem.

Après la prise de Jérusalem-Est par Israël en 1967, les autorités d’occupation ont expulsé les moines coptes égyptiens et ont remis le monastère aux Ethiopiens.

Le «Statu quo» violé

Le monastère de Deir as-sultan avait été rendu par le sultan Salah Al-Din (Saladin), l’artisan en 1187 de la reconquête par les musulmans de Jérusalem aux mains des croisés, à l’Eglise copte. Elle possédait ce sanctuaire depuis le 7e siècle. Les autorités d’occupation israéliennes ayant expulsé les moines coptes du monastère après la «guerre des six jours» et l’ayant remis en 1970 aux moines éthiopiens, Cyrille VI, pape de l’Eglise copte orthodoxe, a alors interdit aux pèlerins coptes de se rendre à Jérusalem, rapporte l’agence de presse égyptienne Al-Ahram.

En 1971, la Cour suprême israélienne a statué que le monastère appartenait de plein droit à l’Eglise copte orthodoxe, mais les autorités israéliennes n’ont jamais appliqué cette décision de justice.

Israël n’applique pas une décision de la Cour suprême

Fin octobre 2018, les forces de sécurité israéliennes ont chargé une trentaine de moines coptes orthodoxes qui organisaient un sit-in pour empêcher l’accès des ouvriers au chantier de rénovation de Deir as-sultan. Un moine, arrêté par la police israélienne, a été libéré par la suite.

Le monastère s’appelait à l’origine Deir el-Malak (le monastère de l’Ange). Confisqué aux coptes par les croisés qui s’étaient emparés de Jérusalem, il leur sera rendu par Saladin, et il prendra alors le nom de Deir as-sultan, le monastère du Sultan. Les autorités palestiniennes, qui revendiquent Jérusalem-Est comme leur capitale, ont condamné l’intervention de la police israélienne. Elles ont dénoncé l’ingérence israélienne dans le «Statu quo» des lieux saints, confirmé par le pouvoir ottoman au XIXe siècle, et qui jouit d’une garantie continue dans le droit international. (cath.ch/ahram/com/be)

Monastère copte de Deir as-Sultan, à Jérusalem | DR
21 décembre 2018 | 11:47
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 1  min.
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