Des magistrates africaines réunies au Vatican pour lutter contre le trafic humain
Une soixantaine de femmes magistrates de toute l’Afrique seront réunies au Vatican les 12 et 13 décembre 2018 pour un colloque contre le trafic humain, fléau qui touche particulièrement leur continent, a annoncé le Saint-Siège.
Organisée par l’Académie pontificale pour les sciences, cette rencontre s’inscrit dans la lignée de celle tenue les 9 et 10 novembre 2017. Si l’an dernier des femmes magistrates du monde entier avaient été invitées à participer, le colloque cette année est réservé au continent africain. En effet, explique Mgr Marcelo Sánchez Sorondo, chancelier de l’Académie, un très haut pourcentage parmi les 50 millions de victimes annuelles du trafic humain sont des femmes africaines.
Pour le prélat argentin, le trafic humain n’est pas seulement un mal physique, mais aussi une «violence à l’âme» de la victime. Un mal plus profond et plus complexe particulièrement difficile à soigner, car la victime se sent dépersonnalisée, chosifiée. Bien souvent, poursuit Mgr Sorondo, les femmes prostituées ont été vendues à des proxénètes par leur famille ou leur soi-disant petit ami. C’est alors une destruction de la confiance la plus intime, une trahison de l’amour qui peut sembler pire que la mort.
L’exemplaire approche nordique
Face à ces constats, le sommet organisé par l’Académie pontificale des sciences veut proposer des modèles et des meilleures pratiques à développer. Par exemple, le système ›nordique’ – c’est-à-dire la pénalisation des clients de la prostitution et non les victimes – est»exemplaire. Pour le chancelier de l’Académie, cela est d’autant plus urgent que le nombre de victimes continue à croître.
Ce congrès, explique le prélat, ne réunit que des femmes pour qu’elles puissent jouer un rôle décisif en alliant leur expérience des métiers de la justice à leur «sensibilité, gentillesse et douceur uniques». La justice, souligne-t-il, est toujours symbolisée par une femme, car «les femmes sont plus capables que les hommes d’évaluer chaque personne sur une base du cas par cas». (cath.ch/imedia/xln/mp)