La confession est entourée de règles très rigoureuses dans l'Eglise catholique (Photo:Frédéric Bisson/Flickr/CC BY 2.0)
Vatican

Un collaborateur de la CDF mis en cause pour abus sexuels

Une agression sexuelle commise par un prêtre travaillant comme official au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi n’aurait donné lieu qu’à une admonestation, affirme le journal français La Croix dans un article paru le 5 décembre 2018.

Le 27 novembre dernier, l’association Voices of faith avait organisé à Rome une conférence intitulée : ›Dépasser le silence – la voix de femmes dans la crise des abus’. Au cours de l’événement, les participants ont pu entendre le témoignage de Doris Wagner, un Allemande de 34 ans, qui a ensuite été publié sur le site YouTube.

Entrée dans un institut de vie consacrée mixte à 19 ans, Doris Wagner a confié dans son témoignage avoir été violée par un prêtre de sa communauté. Puis, un second prêtre a demandé à être son confesseur. Ce dernier «a essayé de me retenir et de m’embrasser et je me suis enfuie du confessionnal», a témoigné la jeune femme. Ce second prêtre, a-t-elle affirmé, est actuellement un des trois chefs de bureau de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Selon La Croix, Doris Wagner a dénoncé ces faits en 2012. Si le premier prêtre a été démis de ses fonctions au sein de la Secrétairerie d’Etat où il travaillait, il œuvrerait toujours au sein d’une des communautés de cet institut de vie consacrée. Quant au second, qui aurait reconnu les faits, «il a été admonesté et, de plus, enjoint d’être vigilant et prudent à l’avenir», rapporte le quotidien en retranscrivant des propos de l’avocate ecclésiastique de Doris Wagner.

Crime de sollicitation

Jointe par le journal français, la Congrégation pour la doctrine de la foi n’aurait répondu n’avoir «aucun commentaire» à faire dans l’immédiat. Le Bureau de presse du Saint-Siège a pour sa part affirmé à La Croix : «Nous étudions avec sérieux et nous donnerons une réponse en son temps». Des propos répétés à I.MEDIA.

Les accusations portées par Doris Wagner sont particulièrement graves, puisqu’elles relèvent du crime de sollicitation. Selon le Code de droit canonique, le prêtre qui profite de la confession pour demander des faveurs sexuelles «sera puni, selon la gravité du délit, de suspense, d’interdictions, de privations, et dans les cas les plus graves, sera renvoyé de l’état clérical» (n. 1387). (cath.ch/imedia/xln/mp)

La confession est entourée de règles très rigoureuses dans l'Eglise catholique
5 décembre 2018 | 17:09
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
Abus sexuels (1289), CDF (32)
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