Le pape et les cardinaux lors du consistoire d'octobre 2014 | © Flickr/Mazur/catholicnews.org.uk/CC BY-NC-SA 2.0
Vatican

Le pape François présidera le 3 novembre la messe pour les cardinaux défunts

Le pape François célèbrera le 3 novembre 2018, dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, une messe en mémoire des évêques et des cardinaux morts au cours des douze derniers mois. Sur cette période, huit membres du Collège cardinalice sont décédés, dont deux  prélats français, les cardinaux Tauran et Panafieu.

Le dernier cardinal décédé est le Français Jean-Louis Tauran, le 5 juillet 2018, à 75 ans. Il avait reçu sa barrette rouge en 2003, des mains de Jean Paul II. Elle venait alors consacrer sa nomination comme bibliothécaire et archiviste de l’Eglise. En 2007, le pape Benoît XVI l’avait désigné président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. A la tête de ce dicastère, le cardinal Tauran s’est employé à un patient dialogue avec l’islam, couronné par son voyage en Arabie saoudite en avril dernier. Le haut prélat français est aussi connu pour avoir annoncé au monde l’élection du pape François lors de l’Habemus papam du 13 mars 2013. En 2014, le pontife argentin l’avait choisi comme camerlingue de l’Eglise.

Nicaraguayen, le cardinal Miguel Obando Bravo est décédé le 3 juin, à l’âge de 92 ans. Salésien, le prélat a été auxiliaire de Matagalpa avant d’être nommé en 1970 à la tête de l’archidiocèse de Managua, la capitale du Nicaragua, où il reste jusqu’à sa retraite en 2005. Particulièrement soucieux du sort des campesinos – les paysans – il avait reçu le chapeau cardinalice en 1985, devenant ainsi le premier cardinal nicaraguayen. Pour le pape François, le haut prélat a «donné sa vie au service de Dieu et de l’Eglise avec une fidélité généreuse».

Autre cardinal latino-américain, Dario Castrillon Hoyos est mort à 88 ans, le 18 mai. Colombien, nommé évêque par Paul VI en 1971 et créé cardinal par Jean Paul II en 1998, il a notamment été président de la commission pontificale Ecclesia Dei en 2000, chargé des relations avec le monde traditionaliste. A ce titre, le cardinal colombien a joué un rôle important dans la promulgation du motu proprio Summorum pontificum de 2007. A sa mort, l’actuel pontife a en particulier souligné la «précieuse collaboration» du cardinal auprès du Saint-Siège.

Le cardinal écossais Keith O’Brien est pour sa part décédé le surlendemain de son 80e anniversaire, le 19 mars. Nommé archevêque d’Edimbourgen 1985, il avait démissionné de cette charge en février 2013, après la révélation de son homosexualité et des accusations de «comportements indécents». Afin de ne pas attirer l’attention sur son cas personnel, il ne s’était pas rendu à Rome pour participer au conclave suite à la renonciation de Benoît XVI. Le 20 mars 2015, le pape François avait accepté »au terme d’un long parcours de prière», sa renonciation »à ses droits et prérogatives cardinalices».

Allemand, le cardinal Karl Lehmann est décédé à 81 ans quelques jours avant le cardinal O’Brien, le 11 mars. Nommé évêque de Mayence en 1983, il n’en quitte la conduite pastorale qu’en 2016. Sa barrette rouge lui avait été remise par Jean Paul II en 2001, en même temps qu’au cardinal José Mario Bergoglio, désormais connu sous le nom de François. Outre d’innombrables publications, le cardinal Lehmann a reçu de nombreuses récompenses, dans les domaines de l’œcuménisme ou encore de la sauvegarde de l’environnement. Connu pour ses idées progressistes, il a été la tête de l’épiscopat allemand de 1987 à 2008.

Le cardinal américain Bernard Francis Law est le dernier cardinal décédé en 2017, le 20 décembre, à 86 ans. Evêque à l’âge de 41 ans, il est transféré à la tête de l’archidiocèse de Boston en 1984. Sa barrette cardinalice lui est remise l’année suivante. Le cardinal Law a démissionné de sa charge fin 2002, après la révélation par des journalistes du Boston Globe d’un scandale de prêtres pédophiles dans son diocèse. En 2004, il est nommé archiprêtre de la basilique romaine de Sainte-Marie-Majeure par le pape Jean Paul II, charge que le cardinal quitte le jour de son 80e anniversaire en 2011.

Un mois avant lui, le 19 novembre, décédait le cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo. Cet Italien de 80 ans a  servi comme nonce apostolique sur les cinq continents, en particulier en Terre Sainte et en Italie. Il a également été chargé par le pape Jean Paul II de l’organisation du grand Jubilé de l’an 2000. En 2005, il est nommé archiprêtre de la basilique papale de Saint-Paul-hors-les-Murs, avant de recevoir la barrette rouge en 2006 des mains de Benoît XVI. Après son décès, le pape François a salué un «estimé homme d’Eglise qui a vécu avec fidélité son long et fécond sacerdoce et épiscopat au service de l’Evangile et du Saint-Siège».

Le cardinal français Bernard Panafieu est mort seulement quelques jours après la messe célébrée en 2017 par le successeur de Pierre pour les cardinaux décédés au cours des douze derniers mois : le 12 novembre, à l’âge de 86 ans. Evêque auxiliaire d’Annecy en 1974, il est nommé archevêque d’Aix-en-Provence et Arles en 1978. En 1995, le pontife polonais le transfert à la tête de l’archidiocèse de Marseille, avant de lui remettre la barrette rouge en 2003. En 2006, atteint par l’âge de retraite canonique, le cardinal Panafieu laisse la conduite pastorale de la cité phocéenne à Mgr Georges Pontier.  (cath.ch/imedia/mg/xln/mp)

Le pape et les cardinaux lors du consistoire d'octobre 2014 | © Flickr/Mazur/catholicnews.org.uk/CC BY-NC-SA 2.0
1 novembre 2018 | 13:24
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 3  min.
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