«L’évangélisation de laboratoire n’existe pas», affirme le pape François
L’évangélisation est toujours un «corps-à-corps» avec d’un côté la Bonne Nouvelle et de l’autre le peuple, a expliqué le pape François le 29 octobre 2018 alors qu’il recevait au Palais apostolique du Vatican une trentaine de jeunes du diocèse de Viviers, en France.
Ces jeunes s’étaient rendu en pèlerinage en Argentine sur les pas du Père Longueville, martyr originaire de leur diocèse, assassiné par la dictature militaire argentine.
Tués par les militaires argentins
En 1976, la présidente argentine est renversée par un coup d’Etat militaire. Certains prêtres et évêques reçoivent alors des menaces de mort, notamment en raison de leur engagement en faveur des plus pauvres, dans un contexte de très fortes disparités sociales. Parmi les victimes, le Père Gabriel Longueville, du diocèse de Viviers et missionnaire Fidei Donum en Argentine, et Mgr Enrique Angelelli, évêque de La Rioja. Le pontife a reconnu leur martyre le 9 juin 2018, tous deux ayant été tués par les militaires argentins.
Devant les jeunes de Viviers, le pape a confié avoir connu Mgr Angelelli qui enseignait comment annoncer la Bonne Nouvelle: «toujours avoir une oreille tournée vers le peuple, et l’autre vers l’Evangile». En effet, a détaillé l’évêque de Rome, «l’évangélisation de laboratoire n’existe pas». Il s’agit toujours d’un «corps-à-corps» avec la Parole de Dieu, mais aussi avec les personnes.
La «face de carême» des mauvais évangélisateurs
Pour le chef de l’Eglise catholique, le «meilleur traité d’évangélisation» est l’exhortation apostolique Evangelii nuntiandi (1975) du pape Paul VI et en particulier ses deux derniers paragraphes. Ce document, a détaillé le pontife argentin, explique que les «bons évangélisateurs» sont remplis d’une «douce et réconfortante joie». A l’inverse, les «mauvais évangélisateurs» ont une «face de carême», a poursuivi le pape en employant une expression typiquement argentine. (cath.ch/imedia/xln/be)