Le Vatican ne s’opposera pas à l’exhumation de Franco
Le Saint-Siège ne s’opposera pas à l’exhumation de Francisco Franco, qui dirigea l’Espagne de 1939 à 1975, a affirmé le gouvernement espagnol le 29 octobre 2018. Une rencontre a en effet eu lieu au Vatican entre la vice-présidente du gouvernement, Carmen Calvo, et le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin.
Cette réunion entre Carmen Calvo et le cardinal italien était la première de ce niveau depuis le changement de gouvernement en Espagne, début juin dernier. Cette rencontre, indique le gouvernement espagnol, a été «extrêmement cordiale» et s’intègre dans «les relations habituelles et fluides» entre Rome et Madrid.
Selon le communiqué du gouvernement espagnol, le cardinal Parolin a assuré que le Saint-Siège «ne s’opposera pas» à l’exhumation de Franco. Pour le moment, l’ancien homme fort de Madrid est enterré dans la basilique de la Valle de los Caídos. Sont aussi enterrés des combattants de la guerre civile espagnole (1936-1939), qu’ils soient nationalistes – comme Franco – ou républicains.
La question de l’inhumation
Le nouveau gouvernement espagnol veut déplacer la tombe de l’ancien dictateur, afin de faire de la Valle de los Caídos un vrai lieu de réconciliation. De leurs côtés, les autorités catholiques espagnoles ont déjà fait savoir qu’elles ne s’opposeraient pas à ce transfert, à l’inverse de la famille de Franco. Si l’exhumation devait finalement avoir lieu, la famille voudrait que Francisco Franco rejoigne le caveau familial, dans la cathédrale madrilène.
Une décision qui ne plaît pas au gouvernement, mais à laquelle l’archevêché de la capitale espagnole refuse de s’opposer. Sur cette question, le cardinal Parolin et Carmen Calvo se sont accordés sur «la nécessité de trouver une solution et de continuer à maintenir le dialogue».
Greg Burke, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a tenu à apporter des précisions le 30 octobre. Le cardinal Parolin «ne s’oppose pas à l’exhumation de Francisco Franco si les autorités compétentes en ont décidé ainsi». Face à la «préoccupation» concernant le lieu d’inhumation, le haut prélat a reconnu «opportune» la solution «d’explorer d’autres alternatives, également à travers le dialogue avec la famille». (cath.ch/imedia/xln/bh)