Le pape appelle à une «alliance» intergénérationnelle dans un livre dédié aux personnes âgées

Ce sont les «rêves des grands-parents qui permettront aux jeunes d’avoir de l’espérance», estime le pape François dans La Sagezza del tempo (La sagesse du temps, en italien), un ouvrage consacré aux personnes âgées et disponible à partir du 25 octobre 2018.

Malheureusement, estime le pontife dans sa préface, «notre société a privé les grands-parents de leur voix». Ils ont ainsi perdu leur «opportunité de raconter leur expérience, leurs histoires, leur vie». De cette façon, nous accroissons chez eux l’angoisse de se sentir abandonnés. «Comme est alors laid le cynisme d’un ancien qui a perdu le sens de son témoignage», qui déprécie les jeunes et se plaint toujours. Sa sagesse ne se transmet plus mais devient une stérile nostalgie», déplore le pape.

«La réserve de sagesse»

«Comme est beau», au contraire, l’encouragement qu’une personne âgée peut communiquer à un jeune en recherche de sens dans sa vie. «C’est cela la mission des grands-parents», déclare le chef de l’Eglise catholique. «Dès lors je sens que c’est ce que le Seigneur veut que je dise: qu’il y ait une alliance entre jeunes et anciens». «Nous avons besoin que les personnes âgées soient des rêveurs pour inspirer les plus jeunes afin qu’ils aient de l’espérance en l’avenir».

Les anciens, insiste le pape, sont la «réserve de sagesse» de nos sociétés et l’attention qu’on leur porte est ce qui «distingue une civilisation». C’est pourquoi il faut savoir «réveiller le sens civil de la gratitude, de l’appréciation, de l’hospitalité», qui permet à une personne âgée de se sentir pleinement intégrée dans sa communauté.

Le pape répond à Martin Scorcese

Dans ce livre, disponible prochainement en français, divisé en cinq chapitres – travail, combat, amour mort, espérance – des personnes âgées de tous horizons racontent leur histoire auxquelles répond le pontife. Parmis elles, figurent notamment celle d’un vétéran américain de la Seconde Guerre mondiale, d’une grand-mère syrienne, d’un ancien footballeur professionnel espagnol, ainsi que d’un artisan africain, ou encore celle du réalisateur américain Martin Scorcese.

«Il faut se laisser rencontrer par la vie et par Dieu», répond à ce dernier le pontife. «Cela ne me plaît pas la phrase ›chacun naît avec son destin déjà écrit’, ce n’est pas vrai». «Les échecs ne peuvent nous arrêter si nous avons le feu dans le cœur», poursuit-il. Dans cette optique, le «succès de la vie n’est pas la gloire, mais la patience. Il en faut tant et les anciens en ont beaucoup».

Publié par les éditions Marsilio, ce livre a été réalisé avec la collaboration du Père Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite La Civiltà Cattolica. (cath.ch/imedia/ah/bh)

Les anciens, insiste le pape, sont la réserve de sagesse de nos sociétés. | © Mazur/episkopat.pl
23 octobre 2018 | 17:43
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 2  min.
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