Le pape à Genève: un film souvenir produit par un Genevois
La journée du pape à Genève, le 21 juin 2018, reste dans les mémoires. Le cinéaste genevois Pier Blattner en a fait un film sous forme de souvenir au pape François.
Pier Blattner n’est pas un pilier d’Eglise. Mais l’accueil du pape François à Genève l’a mis en action. «Ce n’est pas tous les jours qu’un pape arrive chez nous. Et j’aime faire les choses de manière autonome». Résultat: l’ancien photographe professionnel devenu cinéaste a pris sa caméra et a tourné un film sur la journée du pape François à Genève, le 21 juin dernier. Un film de 24 minutes qui retrace le périple genevois du souverain pontife.
«J’ai filmé durant trois jours, indique le cinéaste. D’abord, je suis allé dans l’entreprise qui a fabriqué et offert l’autel, l’ambon et le siège du pape. La veille du 21 juin, j’ai filmé l’installation de ce matériel à Palexpo. Et enfin, j’ai fait des interviews, des micro-trottoir dans la rue». Complété de quelques images de la retransmission télévisée, le film fait revivre les préparatifs et la journée. Ces 24 minutes résument les principaux moments de cette mémorable visite: la prière au COE, le matin, les discours de l’après-midi dans la même enceinte œcuménique et enfin, la messe devant 37’000 personnes dans les halles de Palexpo.
Les anonymes morts en mer
La personnalité du pape impressionne particulièrement Pier Blattner: «C’est un apôtre du 21e siècle, avoue le cinéaste. Il est accessible et intelligent. Il s’identifie facilement avec les gens de la rue». Dans le film, les minis échos des Genevois résonnent comme autant de contrepoints aux gestes et aux paroles du pape François. Et la palette des personnes rencontrées, caractéristique de la diversité du bout du Lac, donne à la démarche documentaire une touche variée et ouverte.
Pier Blattner, créateur de la plateforme NZNTV (pour noyauzeronetwork Street Television), ne limite pas son regard à l’homme en blanc venu à Genève. Il produit et réalise actuellement un film documentaire sur un thème difficile: comment identifier et redonner une identité aux corps des migrants décédés anonymement en Méditerranée. En effet, il n’existe pas de protocole commun européen concernant ce problème de médecine légale.
Un travail de plusieurs mois qui l’a déjà conduit à Lesbos, en Grèce, comme le pape François. Il poursuivra ce travail sur les rivages d’Afrique du nord, en Espagne et en Italie pour peaufiner son film. Car au-delà des images de ce jour de juin à Genève, NZNTV rejoint les préoccupations de l’évêque de Rome: ne pas accepter que la Méditerranée continue à devenir un immense cimetière marin.