Lutte contre le sida: les évêques kényans opposés au préservatif

Les évêques catholiques du Kenya ont réaffirmé leur opposition à l’utilisation «immorale» du préservatif pour lutter contre le sida, et plaidé pour l’abstinence des couples non mariés le 3 octobre 2018.

Les évêques discutaient d’un cadre de mobilisation et de financement de la couverture maladie universelle à Mombasa, seconde ville du pays. Ils se sont déclarés inquiets par la flambée du sida dans le pays, appelant à une campagne vigoureuse sur le dépistage volontaire et le conseil, a rapporté le quotidien kényan The Nation.

«L’Eglise est le plus grand défenseur de la lutte contre le sida, mais l’utilisation des préservatifs ne fait pas partie de son agenda. Elle a ses doctrines sur ce qu’elle enseigne. Elle est en première ligne dans la sensibilisation, expliquer aux populations comment réduire la propagation de la maladie», a souligné au nom du clergé, Mgr Joseph Obanyi, évêque du diocèse de Kakamega, à l’ouest.

Il a estimé qu’il y a des moyens de réduire le taux élevé de prévalence du sida sans les préservatifs qui n’est pas la seule solution pour éviter l’infection du virus du sida. l’Eglise sensibilise ses employés sur la nécessité d’effectuer des tests, afin qu’ils puissent connaître leur statut. L’Eglise est un corps de doctrines. Elle enseigne ce qui est bien et ce qui ne l’est pas. Elle a aussi les moyens de conseiller aux familles de mener une vie morale.

Pour le chef du groupe d’experts en santé, le Dr William Ringera, présent à la rencontre de Mombassa, a exhorté le gouvernement à investir davantage dans le comté de Homa Bay dont dépend le diocèse de Kakamega, où le taux d’infection du VIH sida est le plus élevé.

1,4 million de personnes touchées par le virus du sida

Les responsables des différentes structures de santé de l’Eglise catholique kényane ont demandé un soutien financier accru, appelant la baisse de l’appui des donateurs dans le secteur de la santé.

Au Kenya, l’Eglise catholique compte environ 500 établissements de santé et 22 collèges de formation médicale. Selon le Conseil national de lutte contre le sida, le pays compte 1,4 million de personnes infectées par le virus du sida. Plus d’un million parmi elles, suivent un traitement antirétroviral. En 2017, quelque 28’000 Kényans ont succombé à la pandémie. (cath.ch/ibc/bh)