Protestation massive contre la construction d'une mosquée à Schaffhouse

Une vaste campagne sur internet vise actuellement à contrer la construction d’une mosquée à Schaffhouse. La conseillère municipale schaffhousoise Katrin Bernath, responsable de l’aménagement urbain, ne voit cependant pas de motif pour réagir.

Environ 11’000 personnes avaient signé la pétition en ligne s’opposant à la construction de la mosquée Aksa, au 27 septembre 2018. Le projet de lieu de culte est porté par la communauté turque locale.

La lettre de protestation est publiée sur le site patriotpetition.org. On ne sait pas exactement qui se trouve derrière la démarche. La page web se contente d’indiquer que Patriotpetition.org est «une initiative d’honnêtes patriotes» (aufrechter Patrioten) voulant «préserver l’Europe en tant que continent chrétien». Ils insistent sur l’idée que «l’islamisation de l’Occident doit être évitée à tout prix». Leur but est «d’empêcher le projet de construction schaffhousois au niveau politique».

Une action qui pour l’instant a eu peu d’effet, puisque selon Katrin Bernath, le conseil municipal ne désire pas prendre entrer en matière sur la pétition. L’instance ne prend en compte que les démarches dont les auteurs sont clairement identifiés.

Le conseil municipal n’entre pas en matière

Les «patriotes» accusent le commanditaire du projet, l’Association islamique turque de Schaffhouse, d’être en contact direct avec le ministère de la religion de la République turque. Une relation établie en mai 2018 par le quotidien zurichois Blick, qui se situerait dans le cadre d’une contribution au frais du permis de construire de la mosquée.

Katrin Bernath ne désire pas prendre position sur le sujet. «La demande de construction de la mosquée a été considérée du point de vue du droit de la construction», souligne-t-elle. Elle ne peut commenter que les faits examinés dans le cadre de la procédure d’autorisation. La conseillère municipale estime ainsi qu’il n’y a actuellement «aucun besoin d’entreprendre une action». Elle note que le permis de construire est juridiquement contraignant et qu’un retrait n’est pas possible. (cath.ch/kath/rp/rz)