Le «retour» des chrétiens en Syrie et Irak, un «devoir de civilisation», déclare le pape François
Le «retour sécurisé» des réfugiés dans leurs foyers en Syrie et en Irak doit être la priorité de la communauté internationale afin d’éviter que la présence chrétienne au Moyen-Orient ne soit effacée, a estimé le pape François.
Le pape s’adressait aux participants à la rencontre de travail sur la crise en Irak et en Syrie le 14 septembre 2018. Cette réunion s’est déroulée les 13 et 14 septembre à l’Université pontificale urbanienne à Rome.
Faire face à la crise humanitaire au Moyen-Orient
Le colloque porte sur la réponse de l’Eglise à la crise humanitaire en Irak et en Syrie et vise notamment à comprendre les besoins et à coordonner les aides en faveur des populations touchées. Il est organisé par le Dicastère pour le service du développement humain intégral, en collaboration avec la Secrétairerie d’Etat et la Congrégation pour les Eglises orientales.
Face au «risque que la présence chrétienne soit effacée précisément de la terre d’où s’est répandue dans le monde la lumière de l’Evangile», a alerté le pontife, la communauté internationale doit s’engager à favoriser le «retour sécurisé» des personnes déplacées. Des millions de personnes ont en effet dû quitter leur foyer «dans la douleur», a insisté le pape François: c’est «un devoir de civilisation», a-t-il insisté, «de leur assurer une protection et un avenir».
«Dépasser la logique des intérêts»
De son coté, le Saint-Siège travaille assidûment pour garantir un avenir à ces communautés chrétiennes, a assuré le chef de l’Eglise catholique. Notamment via les organisations présentes à ce colloque, a-t-il souligné. Parmi les initiatives promues, le pape a mentionné le grand travail pour favoriser le retour de chrétiens dans la plaine de Ninive, aux portes de la ville irakienne de Mossoul. Un programme entre autres mené par l’Å“uvre d’entraide catholique Aide à l’Eglise en Détresse (AED/ACN).
Pour le pape, cette nécessité d’accompagner les nombreux besoins des victimes de ces conflits armés repose aussi sur la communauté internationale. Pour mettre fin à ces tragédies qui ensanglantent le Proche-Orient, l’évêque de Rome invite ainsi à «dépasser la logique des intérêts».
Des enfants qui n’ont vu que des décombres
Car «c’est en essuyant les larmes des enfants qui n’ont pas vu autre chose que des décombres, la mort et la destruction, que le monde retrouvera sa dignité», a-t-il lancé, en reprenant ses propos tenus à Bari en juillet dernier devant les responsables des Eglises orthodoxes présentes au Moyen-Orient.
Le conflit en Syrie et en Irak constitue l’une des crises humanitaires les plus graves de ces dernières décennies: selon l»«²ONU, 13 millions de personnes ont besoin d»«²aide en Syrie et 9 millions en Irak. Outre son activité diplomatique, le Saint-Siège participe activement à des programmes d’aide humanitaire. Depuis 2014, le réseau ecclésial a ainsi alloué plus d’un milliard de dollars à l’intervention d’urgence, profitant à 4 millions de bénéficiaires individuels par an. (cath.ch/imedia/pad/be)