La position de l'Eglise face à la guerre reste inchangé depuis le pontificat de Benoît XV (1914-1922) | © Pixabay
Vatican

Face à la guerre, l'Eglise se veut impartiale

Pour le Saint-Siège, la «ligne d’impartialité» instaurée par Benoît XV est «la seule possible» face aux guerres, a déclaré le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin lors d’une conférence sur la fin de la Première guerre mondiale à l’Aquilée (Italie du Nord) le 12 juillet 2018, a rapporté le Saint-Siège le 13 juillet.

La Grande guerre a «radicalement» changé le monde, annonçant les conditions politiques, institutionnelles et sociales de l’époque actuelle, a observé le haut prélat. Une guerre qui a «projeté l’Eglise catholique dans la modernité». Notamment grâce à la clairvoyance du pape Benoît XV, a-t-il estimé.

Avec son secrétaire d’Etat, le cardinal Pietro Gasparri, Benoît XV (1914-1922) a su immédiatement imposer au Saint-Siège une «ligne d’impartialité», interdisant toute préférence pour l’un ou l’autre des belligérants. Une ligne qui «s’avère encore aujourd’hui gagnante», a considéré le cardinal Parolin, car elle est «la seule possible» pour faire prévaloir «la force de la spiritualité».

Le centenaire de la Première guerre mondiale a permis de «reconsidérer» le pontificat de Benoît XV, pape longtemps oublié par l’historiographie, a affirmé le ‘numéro 2’ du Saint-Siège. Grâce à ce pontife en effet, l’Eglise catholique a été «plus consciente et plus rapide» que les institutions civiles à comprendre le changement qui s’est opéré et à s’adapter à la nouvelle ère.

Une voix fragile et courageuse

Pendant son pontificat, les conflits entre l’Eglise et les Etats se sont ainsi «atténués», a encore souligné le cardinal Parolin, préparant ainsi la voix à la naissance de la Cité du Vatican (1929). Ce tournant majeur a permis au Saint-Siège de retrouver la gestion ordinaire de l’Eglise et de ses institutions locales: désignation des évêques, le contrôle des séminaires, ou encore surveillance des clercs réguliers.

Le «mystère du mal explose» avec toute son absurdité dans les manifestations de la méchanceté humaine, a par ailleurs déclaré le cardinal Parolin lors de la messe organisée en marge de la conférence. «Insensées» sont les persécutions au même titre que la guerre. Il y a 100 ans, «seule la voix fragile» du pape Benoît XV avait alors «osé» dénoncer cette absurdité, la qualifiant «d’inutile massacre».

Appartenant à l’Autriche-Hongrie avant la Première guerre mondiale, l’Aquilée a été conquise, puis annexée par l’Italie en 1919. C’est de cette ville qu’en 1921, le corps du soldat inconnu italien a été amené jusqu’au monument Victor-Emmanuel II à Rome où il repose toujours. (cath.ch/imedia/ah/pp)

La position de l'Eglise face à la guerre reste inchangé depuis le pontificat de Benoît XV (1914-1922) | © Pixabay
13 juillet 2018 | 17:11
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture : env. 2  min.
Benoit XV (8), guerre (458)
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