Rome le 20 mars 2018. Mgr Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du synode des évêques. | © B. Hallet
Vatican

Mgr Baldisseri souhaite un espace de discussion libre avant le Synode sur l’Amazonie

Le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode, souhaite laisser le temps et un «espace de discussion» libre en vue du synode sur l’Amazonie. C’est ce qu’il a affirmé lors de la présentation à la presse, le 8 juin 2018, du Document préparatoire au synode.

Pour que l’Eglise puisse exercer sa mission dans ce territoire immense qu’est l’Amazonie, il faut «une hiérarchie [ecclésiale] des urgences», a affirmé le cardinal Baldisseri. Rendu public le même jour, le Document préparatoire se donne pour objectif de repenser de nouveaux ministères, afin de permettre un meilleur accès à l’eucharistie des populations indigènes reculées.

Concernant la possibilité d’ordonner des hommes mariés – les viri probati – le cardinal Baldisseri est cependant resté prudent, sans rien exclure a priori. Citant le point 15 du Document, il s’est ainsi contenté d’expliquer que ces nouveaux chemins «auront une incidence sur les ministères, la liturgie et la théologie».

Sur les femmes, évoquées dans le document pour des ministères officiels, le cardinal a rappelé l’enseignement de l’Eglise, qui les exclut des ministères ordonnés. Mais selon lui, ce synode doit être le moment de la parrhèsia – liberté de parole – et de la franchise. Le pape François avait notamment employé ce terme grec au début du synode de 2014 sur la famille.

«Le synode doit ainsi offrir un espace de discussion et de recherche, car «l’Eglise n’opprime pas l’intelligence», a poursuivi le cardinal Baldisseri. Il faut donc laisser la liberté à chacun de s’exprimer, et prendre le temps nécessaire à la réflexion. Le secrétaire général du Synode des évêques a cependant précisé que le discours ne se focalise pas sur les viri probati. Il existe aussi d’autres ministères, a-t-il souligné, qui est selon lui un mot ample.

Contextualiser la théologie

Le prélat a aussi fait référence à une certaine théologie indienne, courant qu’il estime très fort actuellement en Amérique du Sud, sur le même mode que la théologie de la libération dans les décennies précédentes. Il est important de contextualiser la théologie, a-t-il insisté.

Un terme défendu également par le cardinal brésilien Claudio Hummes, archevêque émérite de Sao Paulo, dont un court message vidéo a été diffusé lors de la conférence de presse. A 82 ans, l’ancien préfet de la Congrégation pour le clergé est désormais président du Réseau ecclésial pan-amazonien (REPAM), qui constitue le bras armé de la réflexion en amont de ce synode.

Par ailleurs, le cardinal Baldisseri a également confirmé qu’il y aurait des représentants indigènes lors du synode de 2019. Notamment lors de la réflexion préalable en petits groupes, dans les circuli minores. Mais ceux-ci ne prendront pas part au vote. (cath.ch/imedia/ap/bh)

Rome le 20 mars 2018. Mgr Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du synode des évêques. | © B. Hallet
9 juin 2018 | 10:46
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 2  min.
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