«Sérieuse préoccupation» romaine face aux partisans du sacerdoce féminin
Le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi exprime sa «sérieuse préoccupation» face aux partisans du sacerdoce féminin. Il condamne une déclaration de la très populaire femme politique allemande Annegret Kramp-Karrenbauer.
Les voix qui remettent en cause le sacerdoce exclusivement masculin causent une «grave confusion» chez les fidèles, écrit Mgr Luis Ladaria Ferrer, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi dans L’Osservatore Romano du 29-30 mai 2018.
Une politicienne catholique très populaire
La question de l’ordination sacerdotale des femmes est revenue récemment dans le débat public en Allemagne, suite à une déclaration d’Annegret Kramp-Karrenbauer, secrétaire générale de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), un des partis du gouvernement fédéral. «J’espère que l’ordination de femmes prêtres se réalisera bientôt», avait déclaré le 10 mai dans l’hebdomadaire allemand Die Zeit cette mère de trois enfants, de confession catholique. Beaucoup voient en cette politicienne populaire une sérieuse candidate à la succession d’Angela Merkel.
De telles prises de position remettant en cause la doctrine catholique, estime Mgr Ladaria, font naître une «grande préoccupation», car elles causent une «grave confusion» chez les fidèles. Le prêtre, explique-t-il, agit comme «époux de l’Eglise» et sa masculinité est donc «indispensable». Pour Mgr Ladaria, cela ne signifie nullement une subordination des femmes, mais au contraire un «enrichissement mutuel».
Le Christ, rappelle le prélat, a choisi douze hommes pour être ses apôtres. L’Eglise s’est ainsi «toujours considérée liée» à cette décision du Seigneur. Et c’est ce que le pape Jean Paul II (1978-2005), a rappelé dans sa lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis (1994) : «l’Eglise n’a en aucune manière le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes et cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l’Eglise».
Une doctrine «définitive»
Par ailleurs, accuse-t-il, remettre en question cette lettre apostolique revient à remettre en cause l’infaillibilité du magistère «ordinaire et universel» de l’Eglise. Cette réaffirmation du caractère masculin du sacerdoce, relève Mgr Ladaria, s’inscrit dans une tradition ininterrompue et est donc «définitive».
De plus, souligne-t-il, la lettre apostolique a été écrite après une large consultation de présidents de conférences épiscopales, qui ont tous adhéré à cet enseignement. De même que les deux successeurs de Jean Paul II, les papes Benoît XVI et François. (cath.ch/xln/be)