La 'Déclaration de Berne -Public Eye' a 50 ans
Suisse

La «Déclaration de Berne – Public Eye» fête ses 50 ans

La «Déclaration de Berne», devenue en 2016 «Public Eye», a célèbré le 26 mai 2018, à Berne, son 50e anniversaire. L’association est née en 1968, lorsqu’un groupe de théologiens réformés rédige un manifeste demandant des relations plus équitables entre la Suisse et les pays pauvres. Elle continue depuis à poser des questions qui dérangent.

En 1968, dans un élan de solidarité envers les populations les plus pauvres de la planète, un groupe de théologiens protestants rédige un manifeste, la Déclaration de Berrne. Le texte avait pour but d’éveiller les consciences et d’infléchir la politique officielle de la Suisse. Les 1’000 signataires s’engagaient à consacrer 3% de leur revenu à la coopération au développement – tout en demandant au Conseil fédéral d’en faire autant. En 1971, le mouvement se constitue en association. Soutenue aujourd’hui par 25’000 membres, l’association a pris le nom de «Public Eyes» en 2016. .

«L’association reste fidèle à la vision et aux valeurs de ses fondateurs, qui proposaient de s’attaquer aux causes de la pauvreté, plutôt que de tenter d’en atténuer les conséquences. Depuis cinquante ans, nous agissons ici, en Suisse, pour un monde plus juste», a expliqué à kath.ch son porte-parole Oliver Classen. «Cet anniversaire est une occasion d’être fiers surtout pour les pionniers qui à l’époque ont dénoncé des faits désagréables pour la Suisse. Fondamentalement nous travaillons pour notre propre disparition. On ne devrait en fin compte plus avoir besoin de nous.»

Si l’association s’est détachée de ses références religieuses, elle se base toujours sur la déclaration universelle des Droits de l’homme. «Ce canon séculier doit être la ligne de conduite pour les relations entre les hommes en particulier pour les responsables politiques et économiques.»

Impliquée dans tous les domaines

Depuis cinquante ans, il n’est pas beaucoup de domaines de l’économie et du commerce mondial dans lesquels, la Déclaration de Berne ne s’est pas impliquée. Dès les années 70, l’organisation s’est distinguée par des actions percutantes, comme le lancement et la promotion du café équitable ou la vente de plus de 250’000 sacs de jute destinés à soutenir l’économie responsable au Bangladesh. Durant les années 80 et 90, elle s’est fortement engagée pour la restitution des fonds Marcos aux Philippines et pour une place financière propre. La campagne «Medi-minus» dénonçait la vente de médicaments inutiles, inefficaces voire dangereux. Au tournant du siècle, elle lutte contre des projets de construction pharaoniques tels que le barrage des Trois Gorges en Chine et le barrage d’Ilisu en Turquie.

Plus récemment, la campagne Clean Clothes a dénoncé les conditions de travail indignes dans l’industrie textile. Le rapport Dirty Diesel a montré comment des négociants suisses en matières premières inondent l’Afrique de carburants toxiques. Le lancement et le dépôt en 2016 de l’initiative populaire pour des multinationales responsables, au sein d’une coalition de 70 organisations, marque aussi un moment politique important.

De 2005 à 2015, les Public Eye Awards ont été une efficace campagne en ligne de portée internationale. En attirant l’attention des médias, à l’occasion du Forum économique mondial de Davos, sur les pires cas de violations des droits humains et d’atteinte à l’environnement, elle a contribué  à influencer les débats autour de la responsabilité des entreprises. (cath.ch/kath.ch/com/mp)

La 'Déclaration de Berne -Public Eye' a 50 ans
26 mai 2018 | 12:13
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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