Taipei, la capitale de Taïwan | wikimedia commons CC BY 2.0
Vatican

Les discussions avec Pékin en toile de fond de la visite ad limina des évêques taïwanais

Les évêques de Taïwan sont arrivés le 8 mai 2018 à Rome pour une visite ad limina. Cette première visite en dix ans intervient sur fond d’un rapprochement entre le Saint-Siège et la Chine continentale.

Au cours de leur séjour à Rome, les sept évêques taïwanais rencontreront les responsables de la Curie romaine et seront reçus en audience par le pape François. Depuis la dernière visite ad limina en 2008, l’épiscopat taïwanais n’a pas changé.

Avant leur départ pour l’Italie, les évêques ont été reçus par Tsai Ing-wen, présidente de la République de Taïwan, tandis que le vice-président Chen Chien-jen a organisé un dîner en leur honneur. Si officiellement cette sollicitude montre le respect du gouvernement pour le catholicisme, elle révèle aussi la préoccupation vis-à-vis d’un éventuel rapprochement entre le Vatican et Pékin.

Multiplication des contacts

En effet, au nom du principe de la ›Chine unique’, le gouvernement de Chine continentale refuse depuis la séparation de 1948 d’établir des liens avec des Etats ou des entités entretenant des relations diplomatiques avec l’archipel taïwanais. Le gouvernement chinois a déjà indiqué qu’un éventuel accord avec le Saint-Siège impliquerait que ce dernier rompe ses liens avec Taipei.

Pour plaider sa cause, Taïwan multiplie les contacts avec Rome. Ainsi, en février dernier une délégation de députés s’était rendue au Vatican. Un mois plus tard, le 13 mars, à l’occasion de l’anniversaire du pape François, Tsai Ing-wen avait invité le pontife à venir sur l’archipel. Une invitation réitérée dès le lendemain, 14 mars, par une délégation taoïste taïwanaise. «J’apprécie beaucoup», avait remercié le pape.

De nouvelles persécutions

Le 30 avril dernier, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège et très impliqué dans les négociations avec la Chine continentale, avait expliqué que le but de ces discussions était d’offrir «des espaces de liberté» pour la communauté catholique. «Si le gouvernement n’était pas communiste et respectait la liberté religieuse, il n’y aurait pas besoin de négocier», avait-il souligné.

Cette violation de la liberté religieuse par les autorités communistes a été mise une nouvelle fois en évidence le 20 avril par l’agence catholique Asia News. Celle-ci rapportait que de nombreux lieux de culte mais aussi des tombes catholiques ont été récemment profanés dans la province du Henan. Pour l’agence, il s’agit de l’application de façon systématique des nouveaux règlements sur les activités religieuses.

Un accord entre Pékin et le Vatican est régulièrement évoqué depuis février 2017. Le 29 mars dernier, Greg Burke, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, avait toutefois démenti qu’un tel accord soit «imminent». (cath.ch/imedia/xln)

Taipei, la capitale de Taïwan | wikimedia commons CC BY 2.0
9 mai 2018 | 13:44
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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