Un front référendaire se forme contre la loi sur la laïcité à Genève
Des organisations politiques, religieuses et syndicales pourraient lancer un référendum contre la loi sur la laïcité, adoptée la semaine dernière par le Grand Conseil genevois.
Des voix contre la nouvelle loi sur la laïcité à Genève commencent à se faire entendre, rapporte, le 5 mai 2018, le quotidien Le Courrier. Plusieurs groupes d’opposants envisagent de lancer un référendum contre ce texte. Une coalition regroupant des membres d’organisations politiques, religieuses ou syndicales pourrrait se former pour récolter les signatures nécessaires en vue d’une votation populaire.
Les raisons du rejet de ce texte sont diverses. «Nous devrions aboutir au lancement de plusieurs référendums en parallèle, explique au Courrier Pierre Vanek. Pour le député d’Ensemble à gauche. l’Etat ne devrait pas intervenir et légiférer spécifiquement sur la question religieuse. Le parti Solidarités s’est positionné en faveur du référendum, mais souhaite néanmoins pas le porter seul.
Pas de voile pour les élues
D’autres associations ne s’opposent pas a priori à une loi sur la laïcité, mais combattent des dispositions votées par les députés. Les principaux griefs visent l’interdiction, pour les élus du parlement cantonal et des délibératifs communaux, ainsi que pour les fonctionnaires en contact avec le public, de porter des signes religieux ostentatoires.
«Il s’agit d’une atteinte à un droit fondamental et d’une ingérence de l’Etat à l’encontre du choix des électeurs», estime Vahid Khoshideh, président de l’Association islamique chiite d’Ahl-el-Bayt. «L’Islam a été mis au centre du débat, déplore-t-il. On nous a pointé comme le problème. Nous sommes pour une laïcité inclusive et non pas pour une version à la française.»
Les fonctionnaires concernés
Selon Pierre Vanek, des syndicats réfléchissent aussi à participer au référendum. La loi sur la laïcité aurait en effet des conséquences sur certains employés, dans des services cantonaux et communaux. Telles que des mamans de jour qui portent le voile islamique. Pour Carole-Anne Kast, maire d’Onex et présidente du Parti socialiste cette loi semble aller à l’encontre de la liberté religieuse. Pour ces femmes, c’est soit le voile, soit le chômage.
Le Parti socialiste ne s’est pas déterminé sur un référendum. Lors du débat au Grand Conseil, ses députés avaient la liberté de vote, mais s’étaient majoritairement opposés à la loi. (cath.ch/cr/mp)