700 jeunes valaisans de 12 à 18 ans confirmés le 20 mai à Martigny
Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion, a présenté, le 2 mai 2018, les détails de la grande confirmation qui réunira plus de 700 confirmands au Centre d’expositions et de réunions de Martigny (CERM), en Valais. Une messe plus qu’un événement diocésain, où «l’Esprit doit prévaloir sur le prosaïque», insiste l’évêque.
La confirmation du 20 mai prochain au CERM de Martigny a quelque chose du grand événement. 730 confirmands de 12 à 18 ans recevront l’onction, les marquant ainsi de l’Esprit-Saint. En comptant les familles qui accompagneront leurs jeunes, quelque 10’000 personnes sont attendues pour une messe de la fête de la Pentecôte inédite. Difficile de faire abstraction de l’aspect logistique qu’un tel nombre implique.
Les pompiers ont été mobilisés pour l’événement, «la messe» corrige Mgr Lovey, qui rassemblera autour de l’évêque 35 prêtres, 8 diacres, 35 servants de messe, 35 auxiliaires d’eucharistie, 50 hospitaliers de Lourdes. 25 ministres feront l’onction d’huile parfumée sur le front des jeunes, avec le litre de saint-Chrême supplémentaire béni lors de la messe chrismale. Telle la litanie des Saints, les chiffres s’allongent sur le communiqué de presse qui stipule même les «13 citrons coupés en deux qui serviront à dégraisser les mains des ministres après le sacrement». C’est dire.
L’harmonisation
Le travail de divers services diocésains a abouti, fin 2016, à l’harmonisation de l’âge des étapes de préparation aux différents sacrements de l’initiation chrétienne. Les nouvelles orientations pastorales du diocèse, en 2016, explique ce «rattrapage». Des secteurs confirmaient les jeunes à 11-12 ans, d’autres à 16-17 ans. «Les familles changeant de paroisse se trouvaient donc en décalage pour suivre un parcours de préparation. Les curés changeant de paroisse se trouvaient également en porte- à-faux», détaille l’évêque. Pour des raisons théologiques, l’âge de la confirmation a été ramené à 11-12 ans (7H-8H).
50 jours après Pâques
«Ce sera notre pentecôte diocésaine à Martigny!», lance Mgr Lovey, évêque de Sion. Il insiste: l’esprit de la célébration doit prévaloir sur les considérations matérielles, qu’il ne nie pas pour autant. Le CERM a été retenu en raison de sa situation géographique et de la capacité d’accueil pour une telle célébration.
L’évêque tient à rappeler la signification de la fête de la Pentecôte, «50 jours après Pâques, la venue de l’Esprit-Saint promis par Jésus, et répandu sur les apôtres». Pour les chrétiens c’est la découverte incroyable d’une force nouvelle, celle de l’Esprit de Dieu.
Des précédents au CERM
L’abbé Pierre-Yves Maillard, vicaire général du diocèse de Sion, évoque un rassemblement ecclésial qui s’inscrit dans une tradition. Il met en avant la dimension communautaire de la confirmation. «La foule n’empêche pas, mais permet une démarche personnelle avec le Christ», argumente-t-il. Il évoque deux autres célébrations qui ont marqué l’histoire du diocèse: celle, présidée par Mgr Henry Schwéry, de la clôture du triennat de la famille, en 1992, et du forum 5-6-7, en 2007, avec Mgr Norbert Brunner. La célébration de la confirmation est cependant une première.
L’annonce de cette confirmation de masse a suscité des résistances admet Mgr Lovey. La foule, le lieu qui n’a rien d’une église, le déplacement familial à organiser, une autre manière de faire en paroisse. Autant de griefs qui s’apparentent, selon Mgr Lovey, à une certaine privatisation de la foi et à la peur du nombre. Or cette démarche diocésaine vient en droite ligne de l’esprit de la Pentecôte. «Le nombre ajoute quelque chose à l’intensité de la célébration et à la qualité de la présence», rassure l’évêque.
Un chemin plus qu’un événement
La genèse du projet, porté par la Commission diocésaine de Catéchèse paroissiale (CDCP) remonte à l’automne 2016. Véronique Denis, responsable du service diocésain de la catéchèse, explique le travail de préparation des jeunes qui s’est déroulé en groupe à l’occasion de divers rendez-vous catholiques romands: rencontres au Festival Prier et témoigner, à Fribourg, en 2017, week-end aux hospices du Simplon, du Grand Saint-Bernard, soirée au Festiv’ado, lors du Festival des familles. Autant de moments propices pour accompagner les jeunes. «Nous n’avons pas préparé un ›événement’, nous avons commencé un chemin», insiste Véronique Denis.
Tour à tour, l’évêque, Pierre-Yves Maillard et Véronique Denis, ainsi que le chanoine Jean-Pierre Voutaz, cérémoniaire le 20 mai, ont avancé le projet. Interpellés par les journalistes sur le coût d’une telle célébration, la belle harmonie s’étiole. On s’interroge du regard, on lance une estimation à la louche. La mémoire défaille. 80’000, 90’000 francs? Le CERM ne sera pas le plus gros poste du budget assure Véronique Denis. Chaque confirmand a payé 50 francs de participation, incluant la préparation.
Le projet est ambitieux. Véronique Denis évoque une neuvaine de prière qui précèdera la confirmation. Une initiative qui contribuera, comme le souhaite Mgr Lovey, à faire précéder l’Esprit sur le prosaïque. (cath.ch/bh)