Le cardinal Pietro Parolin dirige la diplomatie du Saint-Siège (Photo:Paval Hadzinski/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
Vatican

Pour le cardinal Parolin, la rencontre entre les dirigeants coréens a allumé une grande espérance

La rencontre entre le président sud-coréen et le leader nord-coréen le 27 avril 2018 a allumé une grande espérance après des craintes de conflit nucléaire, a estimé le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège. Dans un entretien à Vatican Insider paru le 30 avril 2018, Le haut prélat s’interroge par ailleurs sur la logique terrible qui a accéléré la mort du petit Alfie Evans.

Pour le cardinal Parolin, la proposition du leader nord-coréen Kim Jong-un de dialoguer avec la Corée du Sud ne semble pas du bluff, mais au contraire sérieuse. C’est un parcours très délicat et avec de nombreux obstacles, a reconnu le ‘numéro 2’ du Vatican. Mais cela pourrait désamorcer la menace d’un conflit potentiellement nucléaire qui aurait causé des dommages très lourds.

La rencontre le 27 avril entre Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in à Panmunjon (Corée du Sud) est donc un signe d’espérance. Cette rencontre des deux plus hauts responsables coréens est la troisième seulement depuis l’armistice de 1953 ayant séparé les deux Corées.

Un rapprochement soutenu en sous-main par la diplomatie du Saint-Siège, notamment par le biais des évêques sud-coréens. Le 25 avril encore, lors de l’audience générale sur la place Saint-Pierre au Vatican avait publiquement encouragé les deux pays à un dialogue transparent en vue de la réconciliation.

Enorme tristesse pour Alfie

Par ailleurs, le ‘bras droit’ du pape François a confié son énorme tristesse, après le décès d’Alfie Evans le 28 avril. L’hôpital pontifical pédiatrique du Bambino Gesù avait proposé d’accueillir ce petit garçon anglais dont l’assistance respiratoire avait été interrompue par les médecins face à sa situation incurable. Le refus par la justice britannique de laisser Alfie rejoindre l’Italie est soit incompréhensible soit portée par une logique terrible, a considéré le cardinal Parolin.

«Je suis profondément touché par la mort du petit Alfie», a pour sa part écrit le pape François sur son compte Twitter le 28 avril. «Je prie aujourd’hui particulièrement pour ses parents tandis que Dieu notre Père l’accueille d’une tendre accolade.»

Créer des espaces de liberté pour une Eglise unie en Chine

Concernant les discussions entre le Saint-Siège et la Chine, le cardinal Parolin a insisté sur le fait que le Vatican ne cherche pas un but politique ou un succès diplomatique. Selon lui, l’objectif est d’offrir des espaces de libertés pour la communauté catholique. Celle-ci doit être unie et en communion avec le pape. Un éventuel accord, a expliqué le cardinal italien, devrait essentiellement concerner la nomination des évêques.

«Si le gouvernement n’était pas communiste et respectait la liberté religieuse, il n’y aurait pas besoin de négocier: nous aurions déjà ce que nous voudrions», a déclaré le cardinal Parolin dans cet entretien. Une réponse directe aux critiques formulées par certains, dont le cardinal Joseph Zen, archevêque émérite de Hong Kong. Selon lui, le gouvernement de Pékin veut une Eglise soumise à son pouvoir.

Au sujet de la Syrie, le chef de l’administration vaticane a répété sa grande préoccupation face à un conflit tragique et complexe, à la fois local, régional et mondial. Il y a un mépris total des droits de l’homme, et une destruction totale du droit humanitaire et du droit de la guerre dans ce pays, a-t-il estimé. De plus, pour le cardinal italien, le fondamentalisme islamique n’est pas idéologiquement vaincu, bien que combattu par les puissances occidentales. (cath.ch/imedia/mp)

 

Le cardinal Pietro Parolin dirige la diplomatie du Saint-Siège
30 avril 2018 | 12:01
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
Chine (400), Corée (18), Pietro Parolin (297)
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