Nigeria: les évêques demandent la démission du président

Les évêques du Nigeria, en visite ad limina à Rome, demandent la démission du chef de l’Etat dans un communiqué publié après le massacre du 24 avril, dans le village de Mbalom, rapporte l’agence vaticane Fides le 27 avril 2018. Deux prêtres et 17 personnes avaient été victimes d’une attaque djihadiste.

«Le moment est venu que le président choisisse de se retirer avec honneur pour sauver la nation de l’effondrement complet», demandent les évêques du Nigeria. Ils sont actuellement à Rome dans le cadre de la visite ad limina, et se déclarent choqués et attristés par le massacre. «Ces âmes innocentes ont été tuées par une bande mauvaise et inhumaine. Les terroristes ont transformé le centre du Nigeria et d’autres zones du pays en un immense cimetière», déplorent-ils.

Ils se référent aux deux prêtres et aux 17 personnes tuées dans l’attaque d’une église le 24 avril dernier dans la paroisse de Saint-Ignace d’Ukpor-Mbalom, au centre du pays. Les Pères Joseph Gor et Félix Tyolaha ont été tués de sang froid alors qu’ils célébraient la messe. Après avoir attaqué l’église, les djihadistes sont entrés dans le village. Ils ont pillé et rasé plus de 60 maisons et granges.

Mise en cause du gouvernement

Les évêques imputent au gouvernement fédéral la responsabilité de l’insécurité. «Depuis deux ans, la Conférence épiscopale, en compagnie de nombreux autres nigérians de bonne volonté, a demandé continuellement au président de repenser la configuration des services de sécurité et la stratégie de sécurisation mise en œuvre», rappelle le communiqué.

Le 8 février dernier, une délégation d’évêques avait rendu visite au président. Ils avait réitéré la mise en garde, lancée par la Conférence épiscopale en matière de sécurité de la nation. «Depuis lors – souligne le communiqué – le bain de sang et la destruction de maisons et de fermes ont augmenté en intensité et en horreur». «En tant que chrétiens, nous nous sentons trahis dans une nation pour laquelle nous continuons à prier et à nous sacrifier», ajoutent les évêques. (cath.ch/fides/bh)

27 avril 2018 | 15:28
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 1  min.
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