Le pape recevra des victimes du Père Karadima dans les prochains jours
Trois hommes victimes d’abus commis par le prêtre chilien Fernando Karadima logeront pour trois jours à la résidence Sainte-Marthe à partir du 27 avril 2018, a révélé l’un d’eux – Juan Carlos Cruz – le 24 avril à la radio local Douna. Les trois hommes seront reçus séparément par le pape François avant de l’être tous ensemble le 30 avril.
Juan Cruz s’est déclaré «très ému» d’être reçu par le pontife en personne. «Je crois que le pape est disponible ,(…) ce n’est pas une opération de relations publiques mais une conversation très sérieuse», a-t-il insisté. Lors de cet échange, le Chilien compte notamment dire au successeur de Pierre que «l’horreur n’est pas seulement au Chili, que cette culture de couvrir les abus ne peut plus continuer».
Soupçons d’omerta
Outre ces victimes du Père Karadima, le pape François doit se réunir avec les évêques du Chili qu’il a convoqués à Rome. Au cours de cette rencontre fraternelle, avait expliqué le pontife dans une lettre publiée le 11 avril, devront être trouvées des solutions concrètes, «sans verbiage», pour combattre les abus.
Le Père Karadima, prêtre charismatique Chilien, avait été reconnu coupable d’abus sexuels sur des mineurs par le Saint-Siège en 2011. Selon les victimes, certains évêques actuels – proches du Père Karadima dans leur jeunesse – auraient été témoins de ces actes, en particulier Mgr Juan Barros, évêque d’Osorno.
Lors de son voyage dans ce pays d’Amérique du Sud en janvier, le pape avait affirmé n’avoir ni «preuve» ni «élément» en ce sens. Le pontife s’était toutefois déclaré ouvert à de nouveaux éléments et avait pour cela envoyé Mgr Charles Scicluna, ›enquêteur de choc’ du Vatican sur les cas d’abus, à Santiago en février.
Après 64 rencontres – dont les trois victimes – le prélat avait rédigé un rapport de 2300 pages remis au pontife le 20 mars dernier. (cath.ch/imedia/xln/rz)