Abus sexuels au Chili: le cardinal Ezzati convoque le clergé de Santiago
Le cardinal Ricardo Ezzati, archevêque de Santiago (Chili), a décidé, le 12 avril 2018, de convoquer une assemblée extraordinaire du clergé de son diocèse suite à la lettre du pape François aux évêques du pays. Dans cette missive, le Souverain pontife reconnaissait de «graves erreurs» sur la gestion des abus sexuels.
«Il nous semble d’une importance capitale que, comme clergé, nous puissions partager, réfléchir et accueillir ce que le pape a voulu transmettre», écrivent le cardinal Ezzati et les auxiliaires de Santiago. «Cela nous fera du bien», concluent-ils. Cette assemblée aura lieu le 19 avril.
Dans son courrier adressé aux évêques chiliens le 8 avril et publié trois jours plus tard par le Saint-Siège, le pape reconnaissait personnellement de graves erreurs d’évaluation et de perception de la situation, surtout par manque d’information vraie et équilibrée. «Pardon à tous ceux que j’ai offensés», demandait-il.
Convocation des évêques à Rome
De plus, le pape convoquait les prélats chiliens au Vatican pour trouver des mesures concrètes en vue de rétablir la communion ecclésiale au Chili afin de «réparer autant que possible le scandale et rétablir la justice». Selon le site de la conférence des évêques chiliens, cette réunion aura lieu durant la troisième semaine de mai.
En préparation de cette rencontre, le pape François demandait aux évêques de mettre l’Eglise au Chili en «état de prière». Un appel auquel l’archidiocèse de Santiago a répondu le jour même de la publication de la lettre, demandant de prier, «en ce temps de profonde réflexion et de décisions sérieuses qui doivent être prises par le Saint-Père».
Un rapport de 2’300 pages
Lors de son voyage au Chili en janvier dernier, le pape François avait déclaré ne pouvoir «prendre de décision sans preuve» à l’encontre de Mgr Juan Barros, un évêque accusé par certains d’avoir caché des abus sexuels commis par un prêtre dont il aurait été témoin dans sa jeunesse. Quelques jours plus tard, le pape avait nuancé son propos et s’était déjà excusé.
Puis, le 30 janvier, il avait envoyé au Chili Mgr Charles Scicluna, spécialiste de ces questions, afin d’écouter «ceux qui ont manifesté la volonté de donner des éléments en leur possession» sur Mgr Barros. Mgr Scicluna a remis son rapport de 2’300 pages le 20 mars. (cath.ch/imedia/xln/bh)