La litanie des saints du pape François
Dans sa troisième exhortation apostolique Gaudete et Exsultate, parue le 9 avril 2018, le pape François met en lumière ‘la sainteté dans le monde contemporain’. Au total, une quarantaine de saints permettent au pontife d’illustrer les thèmes abordés.
De saint Paul au 1er siècle à Joséphine Bakhita morte en 1947 en passant par Bonaventure, le pape François parcours toutes les époques. Et toutes les régions du monde de l’Espagne d’Ignace de Loyola, au Japon de Paul Miki en passant par l’Afrique, avec Charles de Foucauld. En voici un bref florilège.
Sainte Joséphine Bakhita (1869-1947). »N’aie pas peur de la sainteté, elle ne t’enlèvera ni la force, ni la joie». C’est par ces mots que le pape démarre le paragraphe où figure sainte Joséphine Bakhita. Enlevée au Soudan et vendue comme esclave à l’âge 7 ans, Bakhita s’est convertie après sa libération avant de devenir religieuse en Italie. Dépendre de Dieu, écrit encore le pape, «nous libère des esclavages et nous conduit à reconnaître notre propre dignité».
Saint Bonaventure (vers 1217-1274). »Comme l’enseigne saint Bonaventure, on doit laisser en arrière toutes les opérations de l’intelligence puis transporter et transformer en Dieu le foyer de toutes nos affections». Cité à trois reprises dans cette exhortation, saint Bonaventure de Bagnoreggio est l’un des plus célèbres docteurs de la scholastique visant à concilier l’apport de la philosophie grecque avec la théologie chrétienne. En plus de sa charge de ministre de l’Ordre des franciscains, il a mené de front une vie de prédicateur, d’enseignant et d’écrivain.
Saint Thomas More (1478-1535). »La mauvaise humeur n’est pas un signe de sainteté». Le pape François s’appuie sur le modèle donné par saint Thomas More pour illustrer son propos. «La joie chrétienne est en effet accompagnée du sens de l’humour, si remarquable» chez ce saint. Chancelier du roi d’Angleterre Henri VIII, Thomas More, père de famille d’une vie absolument intègre, et chancelier du royaume d’Angleterre, a été décapité après avoir refusé de reconnaître la suprématie spirituelle du roi Henri VIII et son remariage.
Saint Paul (début du 1er siècle-vers 67). Saint le plus cité, saint Paul apparaît pas moins de huit fois dans l’exhortation du pape François. Le pontife évoque notamment sa souplesse d’esprit ainsi que sa résilience face à l’anxiété et la colère, «vraie force» donnée par Dieu. Apôtre par excellence, Paul a effectué de nombreux voyages missionnaires au cours desquels il a fondé plusieurs communautés chrétiennes, notamment sur le territoire de la Turquie actuelle. Il a été décapité à Rome.
Saint Jean de la Croix (1542-1591). Egalement très présent dans l’exhortation du pape, saint Jean de la Croix recommandait de «s’efforcer de vivre toujours en la présence de Dieu, dans une oraison continuelle». Carme mystique, saint Jean de la Croix a dédié sa vie a réformé l’Ordre carmélite pour qu’il retrouve sa règle primitive faite d’austérité et de prière.
Sainte Faustine (1905-1938). »Ne tombons pas dans la tentation de chercher l’assurance intérieure dans le succès», exhorte le pape, car comme l’a dit le Christ à sainte Faustine : «l’humanité ne trouvera pas la paix tant qu’elle ne se tournera pas avec confiance vers ma miséricorde divine»«³. Cette sainte polonaise est appelée «»³l»«²apôtre de la miséricorde»«³. Canonisée en 2000 par le pape Jean Paul II (1978-2005), l»«²Eglise lui reconnaît une «»³vie mystique d»«²une grande richesse»«³.
Saint Basile de Césarée (329-379). Le fidèle se glorifie seulement en Dieu, car il sait qu’il «est dépourvu de vraie justice et ne [trouve] sa justice que dans la foi au Christ», soulignait saint Basile le Grand. C’est pourquoi, explique le pape, ce ne sont pas les Å“uvres mais bien «la grâce du Seigneur» qui justifie les actes de l’homme. Docteur de l’Eglise, saint Basile a mené une vie d’ascète et s’est appliqué à démontrer l»«²hérésie de l’arianisme qui affirmait que Jésus était d»«²abord humain avant d’être divin.
Saint Paul Miki (1564-1597). «»³La sanctification est un cheminement communautaire, à faire deux à deux». Le pape a ainsi mentionné à titre d’exemple, saint Paul Miki et ses 25 compagnons martyrs. Séminariste japonais, saint Paul Miki a été condamné à mort lors d’une vague de répression de la foi chrétienne au Japon. D’abord épargné car japonais, Paul Miki a insisté pour connaître le même sort que ses compagnons. Il n’a cessé de prêcher sa foi au Christ jusqu’à sa mort.
Saint Ignace de Loyola (1491-1556). »«³Le discernement n’est pas seulement nécessaire pour les moments extraordinaires»«³, observe le pape François, «»³c’est un instrument de lutte pour mieux suivre le Seigneur»«³. Un outil que saint Ignace de Loyola utilisait et enseignait, lui qui avait pour épitaphe : «Il est divin de ne pas avoir peur des grandes choses et en même temps d’être attentif aux plus petites»«³. Fondateur de la Compagnie de Jésus dont est issue le pape François, saint Ignace a été l»«²un des fers de lance de la réforme catholique du 16e siècle. Dans ses Exercices spirituels (1548), il a proposé des méditations permettant de rechercher la volonté de Dieu dans sa vie à partir de sa propre existence et de mieux comprendre les mystères de la vie du Christ.
Maria Gabriella Sagheddu (1914-1939). Le pontife invite également à se souvenir particulièrement de la bienheureuse Maria Gabriella Sagheddu, qui a «offert sa vie pour l’union des chrétiens». Première figure de sainteté mentionnée par le pape François dans son exhortation, Maria Gabriella Sagheddu est une trappistine italienne qui a dédié sa vie à la cause œcuménique au sein d’un monastère. Le don de sa propre vie en faveur des autres, «exprime une imitation exemplaire du Christ», écrit le pape.
Charles de Foucauld (1858-1916). »Si nous reconnaissons que Dieu existe, nous ne pouvons nous lasser de l’adorer», souligne le pape, prenant pour exemple le témoignage de vie du bienheureux Charles de Foucauld. «Je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui», a ainsi écrit le religieux français lors de sa conversion. Charles de Foucauld a été un officier de l’armée française puis explorateur et géographe, avant de se convertir et devenir moine ermite et linguiste. Il est mort assassiné à la porte de son ermitage en Algérie.
Sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897). Selon le pape François, la sainteté consiste aussi à savoir saisir les détails du quotidien, au milieu desquels «s’offrent à nous des expériences consolantes de Dieu». Une caractéristique propre à sainte Thérèse de Lisieux dont le pape cite un large passage de son Manuscrit. Sainte française la plus représentée dans cette exhortation, Thérèse de l’Enfant Jésus et de la sainte Face est une religieuse carmélite française. Docteur de l’Eglise, sainte Thérèse est devenue par son innocence et sa simplicité de vie, maîtresse de sainteté dans le Christ. Elle a enseigné le chemin de la perfection chrétienne par l’enfance spirituelle.
La Vierge Marie. «»³Je voudrais que la Vierge Marie couronne ces réflexions, car elle a vécu comme personne les béatitudes de Jésus». Bien que peu mentionnée, La mère du Christ et de l»«²Eglise, «»³sainte parmi les saints»«³, conclue cette lettre apostolique. Elle n»«²a pas besoin de beaucoup de paroles, «»³il suffit de chuchoter encore et encore : Je vous salue Marie…», recommande le pontife.
Les autres saints du pape François:
François d’Assise – Antoine de Padoue – Basile le Grand – Jean Chrysostome – François de Sales – Augustin – Jean Paul II – Vincent de Paul – Teresa de Calcutta – Benoît – Thomas d’Aquin – Philippe Néri – Paul VI – Scholastique – Monique – Joseph – Thérèse d’Avila – Bernard de Clairvaux – José Brochero. (cath.ch/imedia/ah/pad/mp)