Les évêques du Québec discutent de la possibilité de prêtres mariés
Les évêques catholiques du Québec ont discuté de la possibilité d’ordonner prêtres des hommes mariés, rapporte le 6 avril 2018 l’agence américaine Catholic News Service (CNS).
Au cours d’une conférence dédiée à l’avenir de l’Eglise catholique dans la province canadienne francophone, Mgr Marc Pelchat, évêque auxiliaire de Québec, a soutenu que la consolidation des paroisses n’était pas une solution au manque de prêtres. «Lors d’une session à huis clos, dans le cadre d’une récente assemblée plénière des évêques, il y a eu une discussion sur l’ordination d’hommes mariés d’un certain âge, dont l’engagement en Eglise est éprouvé. Il s’agit d’un point de réflexion important que nous avons en ce moment», a déclaré le prélat québécois, le 14 mars 2018.
Quelle participation pour les laïcs dans l’Eglise
Environ 80 personnes assistaient à la conférence organisée par le groupe laïque Le Parvis de Québec, au Montmartre canadien, dans la ville de Québec.
«La situation des Eglises continue de changer, a poursuivi l’évêque auxiliaire. Dans la dernière décennie, il y a eu un déclin significatif dans la demande de sacrements, même concernant le rite des funérailles. L’Eglise est devenue comme un vestige du passé, destinée à être marginalisée. Les fidèles qui restent pensent qu’il y a toujours une Bonne Nouvelle à partager, mais que cela doit être fait différemment. Nous devrons être persévérants».
Beaucoup de questions de l’assistance à Mgr Pelchat, qui a longtemps été doyen de la Faculté de théologie et d’études religieuses à l’Université de Laval, ont porté sur la participation des laïcs dans la vie de l’Eglise. Il a estimé que l’Eglise au Québec avait longtemps placé les fidèles en position de spectateurs et de consommateurs, en particulier en ce qui concerne les sacrements.
S’ajuster à l’Eglise d’aujourd’hui?
«Nous devons changer cette façon de faire, a soutenu le prélat québécois. Nous pensons que nous pouvons reconstruire l’Eglise, même si elle est plus humble, afin d’annoncer la mission du Christ». Il a insisté sur le fait que de nombreuses réponses viendraient du terrain. «Nous nous demandons tous comment devenir des missionnaires dans un Québec en transformation, qui a coupé ses liens avec son héritage catholique […] De plus en plus, nous entendons cet appel à nous mettre en route et à nous engager dans un mouvement de conversion pastorale, également pour nos structures, jusqu’à renverser la posture ecclésiale que nous avons connue. Je n’ai pas été formé pour l’Eglise d’aujourd’hui, mais il faut s’ajuster», a souligné le théologien âgé de 67 ans. (cath.ch/cns/rz)