Brésil: l'Eglise alerte sur la situation dramatique des migrants vénézuéliens
L’Eglise catholique au Brésil a exprimé, le 6 mars 2018, son indignation face à la situation des migrants et réfugiés vénézuéliens dans le nord du pays. Au moins 50’000 personnes, dans la ville de Boa Vista, sont menacées par la faim et les maladies.
A cause de la crise politique, économique et sociale au Venezuela et de la proximité des frontières, des migrants et réfugiés entrent au Brésil par la ville de Pacaraima, dans l’Etat de Roraima. De là, la majorité de ces hommes et femmes poursuivent leur chemin jusqu’à Boa Vista, la capitale de l’Etat.
D’après le diocèse de Boa Vista, en moyenne 400 personnes, hommes, femmes et enfants, passent chaque jour la frontière entre les deux pays. Et, selon la Commission de lutte contre le trafic humain, un organisme lié à la présidence brésilienne, au moins 50’000 personnes se trouveraient en transit dans cet Etat brésilien du Roraima, en attente d’un statut de réfugié qui tarde à venir.
Xénophobie ambiante
Dans la ville de Boa Vista, qui compte 280’000 habitants, les migrants souffrent de la faim. Des femmes, parfois enceintes, et des enfants vivent dans la rue. Les enfants ne sont pas scolarisés. Les rares abris sont insalubres et les migrants souffrent de la xénophobie ambiante.
Une délégation de la Commission épiscopale pastorale spéciale pour la lutte contre le trafic humain (CEPEETH), liée à la Conférence Nationale des évêques du Brésil (CNBB), a réalisé, du 1er au 4 mars dernier, la mission «Frontières Brésil/Venezuela», dans les villes Boa Vista et Pacaraima. A travers une lettre rendue publique le 6 mars 2018, la Commission a exprimé son indignation face à la situation des Vénézuéliens.
Inaction des pouvoirs publics
Après la mission, le président de la CEPEETH a envoyé une lettre ouverte appelant les Eglises et la société du Brésil à une plus grande sollicitude envers les migrants.
«Notre cœur ressent une profonde indignation face à cette réalité inhumaine et injuste et face à l’absence et au manque d’engagement des pouvoirs constitués pour apporter des réponses à cette tragédie. Nous sommes révoltés de constater que les pouvoirs publics sont d’avantage préoccupés par la beauté des places de la ville que par le soin à apporter à la personne humaine. D’entendre des paroles discriminatoires à l’égard des migrants et réfugiés permet de comprendre qu’il manque encore beaucoup de choses pour pouvoir vivre le projet de Dieu qui fait de nous tous des frères et sœurs», conclut la lettre. (cath.ch/jcg/rz)