Pour le Père Antonio Spadaro, le pontificat de François n'est pas du tout «gentil»
Le Père Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite La Civiltà Cattolica, a présenté son nouveau livre Le Nouveau monde de Francesco lors d’une conférence à l’Association de la presse étrangère, à Rome, le 8 février 2018. Dans cet ouvrage, le Père Spadaro met en valeur l’aspect «prophétique» de la diplomatie et du pontificat de François.
Que ce soit Donald Trump, Vladimir Poutine ou le président turc Recep Erdogan, «le pape dialogue avec tous», a affirmé le Père Antonio Spadaro. Pourtant, sa politique extérieure reste «peu diplomatique», a-t-il estimé, dans la mesure où elle est faite de «clarté et dans certains cas de dénonciations inconfortables». De cette façon, ajoute le jésuite, le pape «démantèle les fondamentalismes fondés sur la peur».
Pour le Père Spadaro, le pape n’exerce pas un pontificat «gentil», mais plutôt «prophétique», qui permet aux bons et aux méchants de se révéler. Selon lui, il existe d’un côté «les cardinaux qui trahissent la fidélité du pape et de l’autre les athées qui prêchent l’Evangile dans des journaux non-catholiques».
Pas de vision «des périphéries vers le centre»
Le pape François est un des «leaders politiques les plus crédibles sur le plan international», a affirmé par ailleurs Elisabetta Belloni, secrétaire générale du ministère des Affaires étrangères italien, présente à la conférence. La méthode jésuite, a-t-elle ajouté, permet au pontife «d’examiner la réalité et de s’y émerger pour profiter de toutes les opportunités» disponibles. Le pape François n’a pas une vision «des périphéries vers le centre», selon elle, mais plutôt une approche qui «annule les rapports entre la périphérie et le centre». (cath.ch/imedia/ah/gr)