Le pape émérite Benoît XVI (Photo: flickr/catholicism/CC BY-NC-SA 2.0)
Vatican

Selon son ex-secrétaire, Benoît XVI offre sa prière et ses fragilités pour l’Eglise

Cinq ans après la renonciation de Benoît XVI, son ex-secrétaire Mgr Alfred Xuereb, actuel secrétaire général du Secrétariat pour l’économie, a accordé un de ses rares entretiens à Vatican News, le 9 février 2018, pour y raconter ses souvenirs. Pour le prélat, c’est l’amour de l’Eglise qui a porté l’ancien pape depuis sa renonciation jusqu’à aujourd’hui.

D’origine maltaise, Mgr Xuereb a été l’un des deux secrétaires particuliers de Benoît XVI, de 2007 à 2013. Il a de nouveau rencontré en octobre dernier le pape émérite, pour la messe et un petit-déjeuner. Selon lui, la vie retirée du prédécesseur du pape François a pour but de «se préparer à la rencontre finale avec le Seigneur». Il le fait, précise-t-il, en offrant sa prière et «la fragilité de sa santé» pour l’Eglise.

Dans une lettre du 6 février au Corriere della sera, Benoît XVI avait lui-même exprimé «le lent déclin de [ses] forces physiques», à plus de 90 ans. La presse allemande avait affirmé en octobre qu’il ne pouvait plus célébrer la messe.

Parmi les souvenirs marquants de son second ex-secrétaire, figure en bonne place la nouvelle de la renonciation, le 5 février 2013, apprise de la bouche même du pape émérite. Soit une semaine avant l’annonce officielle. Sa première réaction intérieure, confie le prélat, a été de vouloir temporiser: «mais pourquoi ne pas y penser davantage» avant de prendre la décision? Puis il s’est retenu, poursuit-il, convaincu que Benoît XVI avait porté cela longtemps dans la prière.

«Saint-Père, vous êtes serein ?»

Le jour de l’annonce publique de la renonciation, le 11 février, Mgr Xuereb a demandé au pontife en pleurant: «mais Saint-Père, vous êtes tranquille, vous êtes serein?». Question à laquelle Benoît XVI a répondu par l’affirmative. Décision mûrie à partir du voyage au Mexique en mars 2012, selon le prélat maltais, lorsque le pape émérite s’est rendu compte qu’il ne pouvait plus faire de longs déplacements. Pour son secrétaire, Benoît XVI a accompli avec sa renonciation «un acte héroïque». Car «il pensait plutôt à l’Eglise, estime-t-il, à l’amour de l’Eglise qui était beaucoup plus grand que son amour-propre, que son ego».

Puis, lors de l’élection du pape François, le 13 mars suivant, Mgr Xuereb rapporte que le nouveau chef de l’Eglise catholique a mis plus de temps que nécessaire pour arriver à la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, car il tentait de joindre Benoît XVI au téléphone. Sans succès. «Nous étions devant la télévision!», explique-t-il, raison pour laquelle personne n’a entendu la sonnerie.

Benoît XVI et le pape François se sont appelé plus tard dans la soirée, et Mgr Xuereb a entendu l’ex-pontife déclarer: «Sainteté, à partir de maintenant je promets mon obéissance totale et ma prière». (cath.ch/imedia/ap/gr)

Le pape émérite Benoît XVI
9 février 2018 | 15:20
par Grégory Roth
Temps de lecture : env. 2  min.
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