Un prêtre portugais devenu papa conserve son ministère sacerdotal

L’évêque de Funchal, sur l’île portugaise de Madère, a autorisé un des ses prêtres qui avait reconnu la paternité d’un enfant né l’été dernier à continuer à exercer son ministère sacerdotal «dans les conditions exigées par l’Église». Cette décision a suscité de nombreuses réactions dans le pays.

Le Père Giselo Andrade, curé de Notre-Dame du Mont, avait reconnu en novembre dernier la paternité d’une fille née en août précédent. Après enquête, le diocèse de Funchal avait souligné que l’Église est un lieu de miséricorde et que Dieu pardonne tout, mais qu’elle ne pouvait permettre une double vie. Il relevait que le prêtre lui-même devait discerner, en dialogue avec l’évêque, s’il entendait exercer le ministère sacerdotal selon les exigences et les normes de l’Église ou s’il voulait plutôt embrasser une autre vocation.

Après une phase de discernement, l’évêque de Funchal, Mgr António José Cavaco Carrilho, a décidé, d’entente avec le Père Andrade, que le prêtre serait relevé de sa charge de curé mais qu’il pourrait continuer à assurer son ministère sacerdotal dans le cadre d’autres activités notamment dans le domaine des communications. Etant entendu qu’il assume aussi ses responsabilités de père.

L’occasion de débattre du célibat des prêtres

Dans sa communication le diocèse reconnaît que cette situation a été une occasion de débattre et de réfléchir à la discipline actuelle de l’Église concernant le célibat sacerdotal. L’Église n’est pas statique, elle est dynamique; elle a une histoire qui lui permet de reconnaître et d’évaluer ses valeurs et ses défauts, le positif et le négatif de sa présence dans la société. Ces changements ne sont pas opérés pour des raisons de simple popularité ou d’opinion majoritaire, insiste le diocèse.

Le communiqué souligne néanmoins que les prêtres catholiques acceptent et s’engagent, en toute liberté, à vivre dans le célibat leur ministère de service, en pleine conformité avec le Christ pasteur, avec des fruits abondants pour l’Église, même s’ils sacrifient certaines expressions et joies de la vie de famille.

En novembre déjà, les évêques portugais avaient reconnu que d’autres cas similaires à celui du Père Andrade existaient dans le pays. Le patriarche de Lisbonne avait déclaré que dans les cas d’infidélité, les responsabilités devaient être assumées, mais que la vie sacerdotale ou conjugale pouvait continuer lorsque la volonté de se repentir existait. (cath.ch/acip/com/mp)

L'église de Notre-Dame du Mont de Funchal, sur l'île portugaise de Madère | wikimedia commons Patrice78500 CC BY-SA 4.0
1 février 2018 | 15:35
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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