La campagne interdite du graphiste Robert Kalinkin | © capture d'écran www.liberties.eu
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«Jésus, quels jeans!»

Utiliser des symboles religieux pour faire de la publicité est légitime. C’est du moins ce que considère un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme. Les juges de Strasbourg ont donné raison, le 30 janvier 2018 ,à une maison de mode lituanienne qui avait utilisé l’image de Jésus et Marie pour promouvoir ses vêtements.

La campagne de l’entreprise lituanienne lancée, en 2012, présentait une mise en scène inspirée de la pietà avec un jésus allongé sur un sofa portant des jeans et une Marie debout en robe blanche et couronnée de fleurs. Le slogan disait : «Jésus, quels jeans!» et «Ma chère Marie, quelle robe!»

Les évêques catholiques avaient condamné la campagne et dénoncé une atteinte au sentiment religieux et un abus des symboles chrétiens dans un but commercial. Après diverses plaintes, les autorités avaient fait stopper la campagne et infligé une amende de 580 euros à l’annonceur.

Pas d’atteinte à la morale publique

La firme a fait recours contre cette décision et l’affaire a été finalement portée jusque devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui lui a donné raison. La Cour estime que les autorités lituaniennes n’ont pas suffisamment vérifié que cette campagne portait effectivement atteinte aux sentiments religieux ou blessait la morale publique. Aux yeux des juges, cette publicité n’est pas offensante et n’incite pas non plus à la haine.

Pour la CEDH, il s’agit de faire une balance loyale entre une éventuelle atteinte à la morale publique et la liberté d’expression générale. Ce qui n’a pas été le cas dans cette affaire. (cath.ch/kna/mp)

La campagne interdite du graphiste Robert Kalinkin | © capture d'écran www.liberties.eu
1 février 2018 | 10:17
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 1  min.
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