Le pape François prie à Sainte-Sophie de Rome pour que les armes se taisent en Ukraine

Le pape François, qui s’est rendu dimanche 28 janvier à la basilique grecque-catholique ukrainienne Sainte-Sophie de Rome, a prié pour que les armes se taisent en Ukraine. Il s’est rendu dans cette église pour soutenir l’espérance de cette communauté.

L’Ukraine, a relevé le pontife dans son allocution, est frappée depuis près de quatre ans par «l’angoisse» du fléau de la guerre et des difficultés économiques. «Je suis proche de vous», a-t-il assuré aux fidèles réunis dans la basilique Sainte-Sophie. «Je supplie le Prince de la Paix pour que les armes se taisent», a-t-il ajouté.

Le pape François s’est rendu le 28 janvier au siège romain de l’Eglise grecque-catholique d’Ukraine. Cette visite, a-t-il expliqué, a pour but d’exprimer à cette communauté sa proximité et celle de «l’Eglise entière» afin de soutenir son espérance.

A la suite des papes Paul VI et Jean Paul II

Avant le pape François, seuls les papes Paul VI en 1969 et Jean Paul II en 1984 se sont rendus en visite dans cette basilique recouverte de mosaïques dorées. Le chef de l’Eglise catholique y a été accueilli par des chants typiques de cette tradition liturgique. Dans l’assistance, certains portaient des tenues ukrainiennes, notamment des jeunes femmes avec des couronnes de fleurs sur la tête.

La prière du pontife, «au nom de l’Eglise entière», soutient la communauté ukrainienne afin qu’elle ne perde jamais l’espérance. Pour cela, a-t-il noté, de nombreux «héros de la foi», victimes des persécutions «athéistes» du 20e siècle, leur montrent le chemin: le «standard» de l’espérance chrétienne et sa «vraie victoire» sont dans la Croix. Les églises, a indiqué le pape, maintiennent la certitude de cette espérance, car elles sont le «cœur» de la mission de l’Eglise.

«Edifice de pierre vivantes»

Dans son allocution, le chef de l’Eglise catholique a salué la mémoire de trois figures importantes de l’Eglise grecque-catholique d’Ukraine. Tout d’abord le cardinal Slipyj (1892-1984), édificateur de la basilique mais aussi de «l’édifice de pierres vivantes» qu’est la communauté ukrainienne de Rome. Le pontife a aussi mentionné le cardinal Husar (1933-2017), «guide et grand frère» de tant d’Ukrainiens.

Enfin, l’évêque de Rome a évoqué le souvenir de Mgr Chmil (1914-1978), qu’il a lui-même connu en Argentine. Il garde de lui un souvenir «indélébile», d’autant que le prélat lui a enseigné la beauté de la liturgie ukrainienne et lui transmis le témoignage des chrétiens ukrainiens persécutés. Après son allocution, le pape François devait d’ailleurs se recueillir sur la tombe de Mgr Chmil, dans la crypte de Sainte-Sophie. XLN


«Premier pas» vers un voyage du pape en Ukraine ?

La visite du pape à la basilique grecque-catholique ukrainienne de Rome est un «premier pas» vers un voyage en Ukraine, estime le Père Andriy Soletskyy, un des prêtres de la basilique.

Avant cette visite du pape François, il faut remonter à 1984 pour trouver une visite d’un pape au siège romain de l’Eglise grecque-catholique d’Ukraine. Cet événement est véritablement une «visite pastorale, dans l’exercice du ministère de l’évêque de Rome», a considéré le Père Soletskyy.

Alors que l’Ukraine est frappée par un conflit qui dure depuis près de quatre ans, le pontife est venu apporter «proximité, consolation et bénédiction», a indiqué le prêtre. Selon ce dernier, le pape peut être un messager de la paix pour tout le peuple ukrainien. Et, a poursuivi le Père Soletskyy, cette rencontre pastorale sera aussi un «premier pas» vers un éventuel voyage apostolique en Ukraine.

Deux des plus hauts responsables du Saint-Siège se sont déjà rendus dans ce pays. Tout d’abord, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, en juin 2016. Un an plus tard, en juillet 2017, c’était au tour du cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, de visiter l’Ukraine. Ce voyage, avait-il alors expliqué, est un «signe d’attention» du pape François.

La question de l’uniatisme

Ces voyages de hauts prélats et cette visite du pape à la basilique Sainte-Sophie ont aussi pour but de rassurer les fidèles de l’Eglise grecque-catholique ukrainienne, première Eglise «uniate», ces communautés qui se sont détachées de l’orthodoxie pour se rallier au catholicisme, tout en conservant leur rite propre et leurs traditions religieuses.

Les fidèles de cette Eglise de rite byzantin s’étaient inquiétés de la déclaration commune entre le chef de l’Eglise catholique romaine et le patriarche orthodoxe de Moscou Cyrille, lors de leur rencontre historique en février 2016. Ce document stipule en effet que «la méthode de l’uniatisme du passé (…) n’est pas un moyen pour recouvrir l’unité». Mgr Sviatoslav Schevchuk, primat de l’Eglise grecque-catholique ukrainienne, avait alors déclaré que certains s’estimaient «trahis». (cath.ch/imedia/pad/xln/be)

 

Visite du pape François à la basilique gréco-catholique ukrainienne Sainte-Sophie de Rome Capture d'écran
28 janvier 2018 | 17:26
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 3  min.
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