Devant le monde universitaire chilien, le pape plaide pour l’interdépendance des savoirs

Après sa rencontre avec les jeunes, le pape François a visité le 17 janvier 2018 l’Université catholique pontificale de Santiago du Chili et y a rencontré 1’200 universitaires et autant d’étudiants. Dans un discours de haute volée intellectuelle, il a appelé à une interdépendance des savoirs, c’est-à-dire une éducation qui prenne en compte toutes les dimensions de l’homme et soit orientée vers la communauté.

Répartis dans différentes salles et cours de l’université, les étudiants et les universitaires ont réservé un triomphe au pape François. Celui-ci est passé dans ces différents lieux, pour un véritable bain de foule. «C’est une visite évangélisatrice du successeur de Pierre, qui appelle au changement et à la conversion personnel», s’est exclamé le recteur dans son mot de bienvenue.

Il existe un «divorce entre les savoirs et les langages», a affirmé l’évêque de Rome devant ce parterre académique. Une rupture entre la connaissance, les sentiments, et les actions de l’homme. Cette séparation conduit à la «fragmentation et à la rupture sociale», a dénoncé le pontife. Il y a alors une perte de conscience de l’existence d’un espace public, et de l’appartenance à une communauté.

Il faut ainsi retrouver une «transcendance par rapport aux intérêts privés», a demandé le pontife, sinon la vie est toujours «plus morcelée mais aussi plus conflictuelle et violente». Et pour parvenir à la réconciliation, la communauté éducative a un rôle à jouer, en assumant l’interdépendance des savoirs. Elle peut même revêtir une mission prophétique par un humanisme renouvelé qui refuse les schémas d’interprétations réductionnistes.

Attention spéciale pour les autochtones

Pour cela, les universitaires doivent se mettre à l’écoute de la Création. Et dans un pays pluri-éthnique comme le Chili, cela passe aussi par une attention spéciale pour les communautés autochtones et leurs traditions. L’évangélisation, a indiqué le chef de l’Eglise catholique, est un des voies car c’est par la rencontre avec les autres qu’est réalisée l’expérience de Dieu.

Cette intervention était le dernier événement au programme officiel du pape François à Santiago. Le 18 janvier, il se rendra dans la ville d’Iquique, à près de 1.500km au nord de la capitale chilienne, avant de poursuivre en fin d’après-midi vers le Pérou. (cath.ch/imedia/xln/mp)