Les perspectives 2018 du cardinal Parolin
Voyage au Chili et au Pérou, synode des jeunes, réforme de la Curie : le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, évoque les thèmes forts de l’année 2018 du pape François dans un entretien à Vatican News le 11 janvier 2018. Sur la famille, le haut prélat affirme qu’Amoris laetitia appelle à un changement de comportement.
Dans la perspective de la prochaine Rencontre mondiale des familles à Dublin, en août, le cardinal Parolin fait le constat que l’exhortation apostolique sur la famille, Amoris laetitia (2016), résulte d’un nouveau paradigme. Il s’agit ainsi d’un esprit nouveau et d’un changement de comportement à adopter.
Selon le prélat, le pape porte ce changement avec sagesse, avec prudence et aussi avec patience, malgré les difficultés. Trois évêques du Kazakhstan, dont l’archevêque de la capitale Astana, Mgr Tomash Peta, ont publié le 31 décembre dernier leur opposition à la possibilité d’accéder aux sacrements pour les personnes divorcées et remariées. Deux autres évêques, émérites cette fois, l’Italien Mgr Luigi Negri et l’ancien nonce aux Etats-Unis Mgr Carlo Maria Viganó, ont également signé ce texte.
Réforme spirituelle
Concernant la réforme de la Curie, le pape François souhaite mettre l’accent sur la conversion, plutôt que sur les réformes structurelles, poursuit le cardinal Parolin. L’objectif est que la Curie puisse devenir vraiment une aide pour le Souverain pontife, afin d’annoncer l’Evangile. Une tendance qui s’est confirmée lors des vœux à la Curie du 21 décembre dernier. Le pontife avait demandé que les services curiaux soient au service du successeur de Pierre et les a invités à se tourner vers l’extérieur, plutôt que d’être fermés sur eux-mêmes.
Autre enjeu : la jeunesse. Pour le cardinal Parolin, le prochain synode d’octobre 2018 vise à responsabiliser les jeunes eux-mêmes, loin de tout paternalisme. L’objectif, assure-t-il, est de demander aux jeunes ce qu’ils peuvent faire pour aider l’Eglise, quelle contribution ils peuvent apporter à l’Evangile. Le cardinal se dit convaincu que les jeunes sauront répondre à cette invitation avec enthousiasme et générosité.
Deux pays, deux défis
Le ›bras droit’ du pape François revient également sur le voyage pas simple mais passionnant du pontife au Chili et au Pérou, du 15 au 21 janvier. Dans ces pays, indique-t-il, l’Eglise est vive et active mais fait face à de nombreux défis. Ces pays doivent ainsi réfléchir au rôle et à la contribution des peuples indigènes dans la société. Pour cette raison, le pape a convoqué en octobre 2019 un synode sur l’évangélisation des peuples d’Amazonie.
Second défi du voyage pour le cardinal Parolin: la corruption qui empêche le développement et la sortie de la pauvreté. En décembre, le cardinal archevêque de Lima avait confié que ce thème devrait être particulièrement abordé par le pape au Pérou. En juin dernier, le Saint-Siège avait indiqué réfléchir à une possibilité d’excommunication des personnes coupables de corruption. (cath.ch/imedia/mp)