«No Billag» coupe la parole aux minorités
La Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS) rejette l’initiative «No Billag» soumise au peuple suisse le 4 mars prochain. Une Suisse démocratique a besoin de médias de service public, qui assurent une couverture médiatique plurielle et donnent une voix aux minorités ainsi qu’aux plus faibles, souligne un communiqué de la FEPS le 10 janvier 2018.
Si on laisse jouer les seules forces du marché, si la radio et la télévision ne sont plus soutenues de façon solidaire par l’ensemble de la population, les minorités n’auront plus de voix. Leur point de vue ne sera alors plus représenté que s’il est financièrement rentable, déplorent les Eglises protestantes.
L’acceptation de l’initiative «No Billag» signifierait aussi la disparition des émissions religieuses sur le service public. «Les émissions religieuses de la radio et de la télévision véhiculent des valeurs chrétiennes. Si l’initiative ,No Billag’ est acceptée, l’Église perdra une voix qui compte», relève le président de la FEPS, Gottfried Locher.
La Fédération des Églises protestantes de Suisse s’engage en faveur d’une offre médiatique qui reflète toute la diversité des opinions et des régions linguistiques, et qui tient compte des intérêts des minorités et des plus faibles. Une telle offre est indispensable pour que les Suisses puissent se faire une image objective de leur pays. Elle permet de faire vivre notre démocratie. Et c’est pour cette raison qu’un service de chaînes publiques a été mis en place.
La télévision et la radio doivent être en mesure d’assurer une couverture médiatique équilibrée, qui reflète la diversité des opinions. La FEPS rejette toutes les initiatives qui cherchent à couper la parole aux minorités et aux groupes de population les plus faibles.
En décembre dernier, la Conférence des évêques suisses craignait que, si l’initiative No Billag est acceptée, «la formation publique d’opinion ne soit encore plus dépendante d’entreprises médiatiques étrangères ou financièrement puissantes». «L’identité suisse en serait affaiblie, particulièrement en Suisse francophone et italophone». La CES estime que l’acceptation de l’initiative nuirait à la cohésion nationale et agrandirait les fractures sociétales existantes. (cath.ch/com/mp)