Sénégal: projet de recherche sur la radicalisation religieuse des jeunes
Des chercheurs africains et canadiens ont entamé mercredi 12 décembre 2017 à Dakar (Sénégal) un projet de recherche de trois ans sur la radicalisation religieuse des jeunes. Son but: mieux comprendre les raisons qui poussent les jeunes du Sénégal et du Mali à adhérer au radicalisme religieux.
Pour les initiateurs du projet, au-delà des difficultés d’ordre économique et politique qui minent la plupart des pays africains, le continent se trouve confronté, depuis quelques années, à un nouveau type de menace: celui de la radicalisation religieuse, qui peut conduire au terrorisme.
L’étude est financée par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada. Elle doit permettre de proposer aux politiques les moyens de prévenir cette radicalisation. Elle est menée conjointement par l’Université Gaston-Berger (UGB) de Saint-Louis, au Sénégal, et le Timbuktu Institute, un centre de recherche pour la paix basé à Dakar. Le West Africa Network For Peace Building, une organisation non gouvernementale spécialisée sur la consolidation de la paix et basé au Mali, est également impliqué dans cette démarche.
Zones frontalières stratégiques
Les recherches seront centrées particulièrement sur la zone de Tambacounda, à l’est du Sénégal, et de Kayes, à l’ouest du Mali. Elles sont des lieux de brassages de populations venant de nombreuses régions d’Afrique, avec les problèmes sécuritaires que cela peut engendrer, a précisé Seydi Djamil Niane, chercheur au Timbuktu Institute, lors de l’événement de lancement du projet.
Le choix des zones frontalières du Sénégal et du Mali s’explique par le «caractère stratégique» qu’elles représentent pour ceux qui veulent mener des attaques terroristes, ont indiqué les initiateurs du projet. Une analyse des différentes attaques perpétrées récemment au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Niger montre qu’elles ont toutes eu lieu à quelques kilomètres des frontières maliennes. (cath.ch/ibc/rz)