La vieille ville de Zurich, hérissée de ses clochers protestants et catholiques (Photo: Barbara Ludwig, 2014)
Suisse

Zurich se dote de lignes directrices pour les relations entre l'Etat et les religions

Le gouvernement du canton de Zurich s’est doté de sept lignes directrices pour définir les relations entre les religions et l’Etat. La conseillère d’Etat Jacqueline Fehr les a présentées à la presse le 8 décembre 2017. Il s’agit pour elle d’avoir des règles communes claires. Du côté catholique, comme du côté réformé, on se félicite de cette démarche.

Aujourd’hui les trois Eglises nationales reconnues, protestante, catholique-romaine et catholique chrétienne sont liées à l’Etat par une série de droits et de devoirs réciproques. Mais les autres communautés religieuses non reconnues n’y sont pas soumises. Ce qui crée pas mal d’incertitudes et de discussions, a relevé Jacqueline Fehr. Ainsi il n’existe pas de règles pour les aumôneries et l’animation de jeunesse par exemple, pas plus que sur la transparence financière et la gestion démocratique des communautés religieuses.

Les nouvelles lignes directrices souhaitent apporter un élément de réponse à ces questions. Elles expriment sur un ton positif à la fois l’apport des religions à la société et le respect dû à l’Etat de droit et à la paix religieuse. Elles n’entendent pas reléguer la religion à la sphère privée en l’écartant du domaine public mais plutôt fournir quelques règles pour le vivre ensemble dans le respect des différences. Il en est ainsi des symboles religieux, comme le voile des musulmans, mais aussi celui des religieuses catholiques ou de la kippa juive. L’Etat doit veiller au maintien de l’ordre public et assurer la paix religieuse. Il ne peut prétendre en aucun cas influencer ou contraindre la liberté religieuse des personnes.

Les Eglises satisfaites

L’Eglise catholique romaine et l’Eglise réformée du canton de Zurich se félicitent dans un communiqué que le canton ait décidé ainsi d’ouvrir le débat sur la          question des relations entre l’Etat et  les religions. Les catholiques apprécient en particulier la reconnaissance de l’apport des religions à la vie sociale.

Une réaction négative est venue des libres-penseurs qui estiment que l’Etat n’a pas à se mêler de questions religieuses ni à entretenir des relations avec les communautés religieuses. Ils déplorent que l’Etat ne tienne pas compte des personnes qui ont une vision du monde athée. (cath.ch/kath.ch/rp/mp)


Principes directeurs pour les relations avec les communautés religieuses

Les convictions religieuses constituent une base importante pour la coexistence sociale.

Les communautés religieuses veillent au maintien la paix publique.

Les symboles religieux peuvent être visibles dans l’espace public dans la mesure permise par l’ordre juridique de l’État.

L’ordre juridique étatique est la norme contraignante qui s’applique également à toutes les communautés religieuses.

L’ordre juridique et étatique de la Suisse et du canton de Zurich se caractérise par une culture libérale et démocratique.

Le système de reconnaissance publique a fait ses preuves et doit être maintenu.

Pour traiter avec les communautés religieuses non reconnues en vertu du droit constitutionnel, il faut une base de négociation claire.

 

La vieille ville de Zurich, hérissée de ses clochers protestants et catholiques
9 décembre 2017 | 11:32
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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