Assemblée de la CEC, à Charmoille, dans le Jura | © Pascal Tissier
Suisse

Jura: la prise en charge du logement des prêtres presque réglée

La Collectivité ecclésiastique cantonale catholique-romaine de la République et Canton du Jura (CEC) a accepté une version modifiée et temporaire de la nouvelle Ordonnance réglant la prise en charge financière du logement des prêtres en activité… un dossier qui fait débat depuis fin 2013. Au soir du 30 novembre, c’est à Charmoille que s’est déroulée l’Assemblée de la CEC au cours de laquelle le Conseil a présenté son budget 2018. Les membres de l’Assemblée ont approuvé ce budget présentant un déficit de près de 100’000 francs.

Habituellement dédiée à la présentation du budget prévu pour le prochain exercice, l’Assemblée ordinaire de la CEC convoquée le 30 novembre dernier à la halle de gymnastique de Charmoille, affichait un ordre du jour plutôt «musclé», qui pouvait laisser craindre des débats «sportifs» sur un nouvel épisode du feuilleton épineux autour du financement du logement des prêtres… que nenni !

Résumé succinct de l’épisode précédent: lors de l’Assemblée de la CEC du 8 juin dernier, à Saignelégier, les membres de l’Assemblée avaient accepté, par 26 voix contre 19 et 4 abstentions, la nouvelle mouture de l’Ordonnance réglant la prise en charge financière du logement des prêtres en activité dans le canton du Jura (le Jura bernois n’est pas concerné). Cependant, les vives réactions suscitées par cette première lecture ont amené le Conseil de la CEC à différer l’Assemblée prévue le 24 août pour la deuxième lecture.

Négociations en coulisse

De juin à fin septembre «les parties concernées par ce dossier se sont retrouvées à de nombreuses reprises pour essayer d’élaborer un document qui satisfasse toutes les communes ecclésiastiques, à savoir celles qui accueillent un prêtre et celles qui louent leurs cures». Dans sa lettre datée du 18 octobre et adressée aux Conseils des communes ecclésiastiques du Jura, Jacques Favre, président du Conseil de la CEC, évoque une rencontre, fin septembre, qui réunissait les membres du groupe de travail, la présidente de l’Assemblée ainsi qu’une délégation de trois personnes du groupe d’opposants à l’initiative. A cette occasion, un nouveau projet de répartition a été élaboré et «accepté à quasiment l’unanimité des personnes présentes».

Pour trois ans

C’est donc cette version remaniée qui a été soumise, en deuxième lecture, lors de l’Assemblée de la CEC à Charmoille: un projet qui stipule que la CEC prendrait en charge une part préciputaire de 67% (au lieu de 25%, selon l’ordonnance actuelle), et que les 33% restant (et non plus 75%) seraient financés par toutes les communes ecclésiastiques qui n’assument aucune charge de logement. «Ainsi, les communes ecclésiastiques qui accueillent un prêtre continueront de ne rien payer et celles qui louent leurs cures verront leurs participations fortement réduites.» Cette modification engendre une dépense supplémentaire annuelle d’environ 78’000 francs, prise en charge par la CEC durant trois ans. En effet, l’ultime article de l’ordonnance stipule que celle-ci «entre en vigueur le 1er janvier 2018 et se terminera au 31 décembre 2020». Durant cette période, le Conseil de la CEC «s’engage à revoir le mode de calcul de la péréquation financière et à mener une réflexion en profondeur sur la situation du logement dans les cures».

Finalement, par 43 voix et une abstention, les membres de l’Assemblée ont accepté cette nouvelle mouture de l’Ordonnance sur le logement des prêtres. La saga n’est pas close…


Budget 2018

La présentation du budget 2018 de la CEC n’a pas fait de vagues et l’Assemblée l’a approuvé à l’unanimité. Dans sa présentation, André Girard, président de la Commission des finances, a précisé: «Le budget 2018, tel qui vous a été soumis, présente un excédent de charges de 98’707 francs, après prélèvement sur réserve de 131’164 francs, qui correspondent aux 78’000 francs cités précédemment, pour l’initiative sur logement des prêtres en activité, auxquels s’ajoutent les 53’164 francs pour la fusion au Clos du Doubs». Pour rappel, l’arrêté portant sur le regroupement entre les communes ecclésiastiques de Saint-Ursanne et environs, Ocourt-La Motte et Soubey a été accepté à l’unanimité, lors de l’Assemblée de la CEC du 8 juin 2017, à Saignelégier. De fait, dès le 1er janvier 2018, ces trois territoires ne formeront plus qu’une commune ecclésiastique: Saint-Ursanne et environs.

A chacun son dicastère

L’ensemble du bureau de l’Assemblée a accepté de renouveler son mandat: Françoise Maître, d’Epauvillers, présidente ; Cédric Latscha, de Courcelon, premier vice-président ; Yves Lièvre, de Courtemaîche, deuxième vice-président ; Yves Queloz, de Châtillon, scrutateur ; Rose-Marie Willemin, Les Bois, scrutatrice. L’Assemblée a accepté ce renouvellement par acclamation.

Même scénario pour le Conseil de la CEC, mais avec une nouveauté tout de même : chaque membre du Conseil se voit attribuer un dicastère particulier. Ainsi, le Conseil est toujours présidé par Jacques Favre, de Montavon, en charge des questions administratives ; Floriane Chavanne, de Porrentruy, reste vice-présidente et s’occupe des relations publiques ; Maître Baptiste Allimann, de Delémont, assure les questions juridiques ; Philippe Rondez, de Cornol, est aux finances ; Claude Schaffter, de Montfaucon, est l’interlocuteur en ce qui concerne le personnel. L’abbé Jean Jacques Theurillat, de Delémont, vicaire épiscopal pour le Jura pastoral, demeure membre invité au Conseil de la CEC pour tout l’aspect pastoral. (cath.ch/com/pt/rz)

Assemblée de la CEC, à Charmoille, dans le Jura | © Pascal Tissier
6 décembre 2017 | 17:36
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 3  min.
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