Barbara Hallensleben est professeure au Département des Sciences de la foi et des religions de l'Université de Fribourg | © Jacques Berset
Suisse

Uni de Fribourg: un nouveau Centre d’études orienté vers l’orthodoxie

Le 6 décembre 2017, le Centre d’études des Eglises d’Orient a été inauguré à l’Université de Fribourg. Une étape supplémentaire pour l’Institut d’Etudes œcuméniques, afin de solidifier les relations entre traditions chrétiennes – catholiques, orthodoxes et protestantes.

Le 6 décembre, fête de la Saint-Nicolas, l’Université de Fribourg a célébré l’inauguration du Centre d’études des Eglises d’Orient. Deux temps ont rythmé cet après-midi. D’abord une séance académique durant laquelle des étudiants orthodoxes ont exposé leurs expériences à Fribourg, dans un contexte catholique occidental.

Autre élément, la nouvelle offre d’accompagnement pour les étudiants orthodoxes. Ce service aura sa chapelle à la Maison des Pommiers à Fribourg, appartenant à la communauté du Grand-St-Bernard. Le peintre d’icônes roumain Gabriel Solomon a présenté la nouvelle iconostase de la chapelle.

Orthodoxie et protestantisme

La professeure Barbara Hallensleben, également membre du l’Institut d’Etudes œcuméniques (ISO) de l’Université, dirige le nouveau Centre d’études. «Nous avons souhaité le créer en raison des collaborations de plus en plus fortes avec les Eglises orthodoxes, explique la directrice. Par ailleurs, nous avons depuis cinq ans un Centre Foi et Société qui promeut l’œcuménisme interne au protestantisme et entre réformés et catholiques. Il nous a donc paru important d’équilibrer les structures au sein de l’ISO en créant un Centre d’études des Eglises d’Orient».

L’objectif du Centre est d’intensifier les relations avec le monde orthodoxe. Des relations déjà bien établies, notamment avec le Centre orthodoxe de Chambésy, près de Genève, et avec l’Aspirantura auprès du Patriarcat de Moscou.

L’avenir dans la diaspora

De fait, le travail du Centre d’études des Eglises d’Orient a commencé depuis longtemps. Notamment cette dernière année, lorsque l’ISO a organisé avec la Conférence des évêques suisses (CES) l’anniversaire de la rencontre entre le pape François et le patriarche orthodoxe russe Cyrille, à Cuba en février 2016, puis en accueillant le patriarche œcuménique Bartholomée à Fribourg le 24 avril 2017, et enfin en invitant à un colloque sur la synodalité en Orient et Occident, en novembre à Fribourg.

De quoi réjouir Barbara Hallensleben: «Nous sommes reconnaissants de la confiance que nous trouvons dans le monde orthodoxe», dit-elle. En effet, le Centre offre, selon ses statuts, «une plate-forme pour la théologie des Eglises d’Orient dans sa propre interprétation et son développement du point de vue de la diaspora». Ce travail se fait «en échange avec la pensée théologique et philosophique des traditions occidentales et au service d’une communion approfondie de l’Eglise».

Les étudiants orthodoxes redécouvrent ainsi leur propre tradition d’un autre point de vue. Car, pour la directrice, l’avenir de l’orthodoxie se prépare largement dans la diaspora qui sort des limites nationales.

Une plateforme unique

Certes, il existe dans le monde d’autres centres d’études orthodoxes ainsi que des experts occidentaux pour les Eglises d’Orient. Mais la plateforme fribourgeoise créée par des non-orthodoxes pour des orthodoxes «est actuellement unique», dit la directrice. Car si sa visée est «panorthodoxe», elle dépasse en même temps les Eglises byzantines. Les autres Eglises d’Orient, assyriennes, orientales orthodoxes et orientales catholiques, sont également concernées.

Le nouveau Centre profite notamment des expériences de l’Institut des Eglises orientales de Ratisbonne, en Bavière, dont plusieurs services continuent d’exister à Fribourg: publication du catalogue Orthodoxia, accueil d’étudiants orthodoxes, voyages d’études, expertises dans les commissions de dialogues, colloques et publications, etc.

Pour Barbara Hallensleben, la présence nouvelle de la théologie orthodoxe enrichit en même temps la théologie catholique. A titre d’exemple, elle mentionne les travaux du Père Serge Boulgakov (1871-1944), théologien russe orthodoxe, pionnier de l’œcuménisme. Et l’enseignante n’oublie pas que les recherches sur les Eglises orientales ont été promues à Fribourg depuis plus de 100 ans par des personnalités exceptionnelles comme le prince Max de Saxe, Raymund Erni, Christophe Schönborn, l’actuel archevêque de Vienne, et Iso Baumer. (cath.ch/bl)

 

Barbara Hallensleben est professeure au Département des Sciences de la foi et des religions de l'Université de Fribourg | © Jacques Berset
6 décembre 2017 | 11:44
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 3  min.
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