Gambie: pas de place pour extrémistes religieux, déclare le ministre de l’information

Le ministre de l’Information de la Gambie, Demba Jawo a averti que le gouvernement n’autorisera jamais les extrémistes religieux à s’installer dans le pays pour y semer «les graines de divisions» au sein de la population. Les journalistes ont, selon lui, un rôle important à jouer dans le processus de tolérance religieuse.

L’ancien président militaire Yaya Jammeh, très proche de l’Iran, menait une politique islamiste. Il avait proclamé le pays, république islamique, en décembre 2015. Après 27 ans de règne sans partage, il a été chassé du pouvoir début 2017 par les urnes. Son successeur, Adama Barrow, de l’opposition a annulé cette proclamation, déjà enregistrée à l’ONU, revenant sur le caractère laïc du pays comme il a toujours été.

Selon le quotidien gambien The Point,  il s’adressait à des journalistes, jeudi 30 novembre, à l’issue d’un séminaire sur les reportages religieux, organisé par l’Amadiya Muslim Jamaat, une organisation non gouvernementale locale.

Un journalisme exempt de discrimination

Pour Jawo, les journalistes qui couvrent les évènements religieux ont «un rôle important» à jouer. «Ils doivent s’assurer que les informations qu’ils analysent, interprètent et fournissent, soient exemptes de discrimination. Elles doivent favoriser la tolérance religieuse, et être généralement utilisées pour accroître la connaissance et la compréhension du public des autres religions», a-t-il souligné.

Il leur a rappelé que le travail des journalistes est devenu «crucial dans la promotion du dialogue interculturel». Car, «le discours de haine et la propagande religieuse peuvent être utilisés comme des instruments pour violer les droits des autres».

«Pendant plus d’une décennie, l’intérêt pour les reportages des médias a augmenté. Les critiques ont soulevé la question brûlante de savoir si les journalistes ont fait plus de mal que de bien, en couvrant les événements et les questions touchant la religion», a indiqué Demba Jawo.

Responsabilité des médias

Pour ce faire, il a invité les journalistes gambiens, à respecter  «les règles de base d’un reportage factuel, juste et équilibré», relevant qu’il est de la responsabilité des médias de représenter avec précision les différents groupes sociaux dans le pays.  Cela est fondamental pour soutenir de bonnes relations entre les communautés et les personnes de différents milieux religieux, a-t-il dit.

Pour le ministre gambien, les croyances religieuses des journalistes et des rédacteurs ne devraient pas interférer avec leur travail. L’outil le plus important pour rapporter la religion ou n’importe quel problème de nature sensible est de bonnes qualifications journalistiques. Il est donc nécessaire que les journalistes religieux «démontrent des normes éthiques élevées».

Pour sa part, Baba F. Trawally, représentant de l’Ahmadiyya Muslim Jama’t en Gambie, a rappelé aux journalistes que la religion et l’ethnie sont parmi les problèmes les plus sensibles de la société. Il a ajouté que l’établissement et le maintien de la paix dans le monde exigent la religion. Elle est capable de donner «une paix mondiale viable et durable». (cath.ch/ibc/bh)

3 décembre 2017 | 11:30
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 2  min.
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