Le pape demande une aide internationale urgente pour les Rohingyas
A son arrivée au Bangladesh, le 30 novembre 2017, le pape François a demandé une aide urgente pour les Rohingyas et plaidé pour la liberté religieuse pour les catholiques. Pour la seconde étape de son 21e voyage apostolique, le pontife a rencontré les autorités civiles et politiques au palais présidentiel.
Devant 400 personnes, le successeur de Pierre a affirmé que si «le Bangladesh est un jeune Etat, il a toujours eu une place spéciale dans le cœur des papes». Il a rappelé la visite de Paul VI en 1970, juste avant l’indépendance, puis celle de Jean Paul II en 1986.
Le pape a alors abordé de front la question des réfugiés Rohingyas, soulignant la «gravité de la situation», les souffrances humaines et les conditions de vie précaires dans les camps de réfugiés, nommant explicitement leur provenance de l’Etat d’Arakan, en Birmanie.
Souhait d’un retour des Rohingyas en Birmanie
Saluant la générosité du Bangladesh, reconnaissant les sacrifices consentis par ce pays très pauvre, le pape a lancé un appel à une «assistance matérielle immédiate» au Bangladesh. Il est pour lui nécessaire que la communauté internationale mette en œuvre des mesures efficaces pour faire face à ce déplacement massif de population.
Juste avant l’intervention du pape, le président bangladais Abdul Hamid avait souligné les inconvénients liés à leur accueil dans un pays déjà si peuplé. La population du Bangladesh est estimée à 150 millions d’habitants, ce qui en fait l’un des pays les plus peuplés au monde. La responsabilité partagée de la communauté internationale, a ajouté le président Hamid, est désormais de leur permettre de retourner dans leur pays, d’une façon durable, digne, et dans la sécurité.
Montée de l’islamisme
Le pape François a par ailleurs rappelé la violente attaque terroriste de juillet 2016 à Dacca, dans un quartier diplomatique de la capitale et revendiquée par le groupe Etat islamique (EI). Affichant ainsi sa préoccupation sous-jacente de la montée de l’islamisme au Bangladesh dans les dernières années, le pontife a rappelé la tradition «d’harmonie» entre les religions de ce pays multiculturel regroupant plus de 130 ethnies.
Tradition qui était à l’origine dans l’intention des fondateurs de la nation bangladaise, et à laquelle le pape souhaite apporter son soutien. L’islam introduit au Bengale au 12e siècle était d’origine soufie. Néanmoins, après l’indépendance, les militaires ont imposé en 1988 l’islam comme religion d’Etat. Jusqu’à présent, les tentatives pour revenir sur ce principe ont été vouées à l’échec, sous la pression de partis islamistes.
Enfin, le pape François a souhaité que dans cette situation tendue, les catholiques puissent conserver leur liberté religieuse. Liberté de pratiquer leur foi et d’accomplir leurs propres œuvres caritatives, comme l’école et les dispensaires.
A Dacca, une des villes les plus peuplées au monde, avec 15 millions d’habitants, on compte seulement 16 églises et 44 prêtres. (cath.ch/imedia/ap/rz)