Euthanasie: les Frères de la Charité face au danger de la «culture de mort»
Malgré les injonctions pressantes du Vatican, la communauté belge des Frères de la Charité, qui gère 15 structures de soin en Belgique, ne veut toujours pas renoncer à laisser pratiquer l’euthanasie sur des patients qui résident dans ses centres psychiatriques. Rome dénonce l’influence de la «culture de la mort» en Belgique.
Les Frères de la Charité en Belgique sont en conflit depuis deux ans avec leur Supérieur général à Rome, le Frère René Stockman, qui ne veut absolument pas d’euthanasie dans les centres qui portent le nom des Frères de la Charité. «C’est contraire à la doctrine de l’Eglise», a-t-il à nouveau insisté le 21 novembre 2107 sur les ondes de Radio Vatican.
Pratique «contraire à la doctrine de l’Eglise»
C’est un long dialogue qui s’est instauré entre la direction de la congrégation des Frères de la Charité et l’organisation qui gère ses structures de soin en Belgique. Il s’agit de convaincre le conseil d’administration belge de renoncer à la pratique de l’euthanasie sur les malades mentaux qui sont confiés aux soins de ses hôpitaux.
Le Saint-Siège s’est intéressé à ce délicat problème qui ne concerne pour l’heure que les structures belges de la congrégation. Une réunion devrait se tenir dans les prochaines semaines au Vatican entre les différentes parties pour tenter de trouver une issue.
Le Frère René Stockman cherche une issue à la crise
Les dernières déclarations du pape François sur la fin de vie, contenues dans une lettre lue lors d’une récente réunion de l’Association mondiale des médecins (AMM) au Vatican, à laquelle participait le Frère René Stockman, pourraient peut-être permettre une entente jusqu’alors longue à trouver. L’organisation a rédigé un texte qui devait aplanir le différend, mais il met sur un pied d’égalité l’autonomie du malade et le respect de la vie, ce qui est inacceptable pour la direction des Frères de la Charité.
Le Frère René Stockman explique cette dérive par le contexte propre à la Belgique où l’euthanasie est légale et où, en conséquence, «la culture de mort» est largement répandue au sein de la société, «allant jusqu’à influencer les quelques religieux de la congrégation qui font partie du conseil d’administration». Cette pénible affaire est vécue comme une véritable blessure par l’ensemble de la congrégation des Frères de la Charité, note Radio Vatican. (cath.ch/radvat/be)